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12 sujets de 1 à 12 (sur un total de 12)
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  • #10519
    Hyménée
    Participant

    Bonsoir,

    Dans mon périple pour atteindre le superO, une étape importante a été de vaincre ma pudeur : on ne réalise pas à quel point on peut être pudique envers soi-même. On ne réalise à quel point on peut transformer son rapport au corps, et le voir tel qu’il est : une merveille ! Une totalité !

    La question est la représentation de soi, de son corps, de son intimité. Comment détecter, écarter puis dépasser les barrières inconscientes, invisibles, culturelles, éducatives, …, qui nous coupent en deux : corps et esprit séparés.

    Ce n’est pas la pudeur dans le sens où il faudrait exposer socialement sa sexualité, comme Arnaud le fait admirablement en plein plateau TV :

    Là, je vous parle du rapport de soi à soi. Comment oser s’aventurer là où l’on nous a enseigné de ne pas aller. Tout un travail de déconstruction intérieure, de courage personnel que personne ne nous demande, pour oser aller toucher “là” … palper “ici” … ces parcelles de peau inexplorées.

    Inexplorées, parce qu’on nous a dit qu’elles n’étaient pas dignes d’intérêt. Inexplorées, parce qu’on ne nous a jamais dit qu’elles étaient dignes d’intérêts.
    Peu explorées, parce que, dans une première approche, elles semblent mortes, insensibles ou douloureuses.

    Avec le recul, il me semble pour faire ce travail, avoir utilisé trois ressorts :

    – le porno, où les orgasmes et attouchements impudiques sont montrés face caméra par les extravertis aux poils épilés ou rasés. Cela aide beaucoup à repousser les limites, mais il faut ne pas être dupe : le regard restera sidéré et l’introverti considérera toujours cela comme de l’ordre du jeu social. Il faut réussir à atteindre un autre état de conscience de soi. S’affranchir de la tentation du spectaculaire. Se dire qu’il existe des états d’être incroyables, hors du monde, impossibles à valoriser socialement. Intransmissible. Une béatitude hors du temps.

    – trouver des oreilles compréhensives et bienveillantes, et oser leur exposer petit à petit une intimité hors norme, au fur et à mesure qu’elle est découverte. Je ne pense pas véritablement à un forum de discussion comme celui-ci, mais à une rencontre. Une vraie. Une amitié. (Peut-être que ce forum peut faire l’affaire. Mais je n’ai pas cette expérience, contrairement à l’amitié sincère)

    – reconnaitre que l’alter-ego, l’âme soeur est en soi et non pas en l’Autre (l’amoureuse, la star, l’idole, la femme fatale, la femme objet, la femme image, etc, etc, … à convenance de chacun). C’est le chemin le plus difficile à parcourir, je crois. Reconnaitre que cet autre-moi, que l’on cherche naturellement en l’Autre par désir projectif, n’y est pas.

    Le trouver en soi. Eteindre petit à petit en soi, ce quiproquo malheureux qui finit par pourrir les relations humaines, tout en les ayant rendues passionnantes. Oser laisser émerger cet autre-moi à l’intérieur de soi.

    L’état fusionnel peut être vécu pleinement en soi.

    Je vous livre un exercice personnel que j’ai pratiqué de nombreuses fois, très plaisant tout en étant par moments frustrant, et borné d’interdits : s’abandonner au regard et aux mains de masseuses. Oser se dénuder entièrement, oser apprécier leurs gestes au point de les accompagner. Oser suivre par le corps tout entier le mouvement qu’elles impulsent. Oser leur montrer qu’on désire croquer … et réaliser et respecter qu’elles ne le souhaitent pas.

    Eloge aux masseuses : leur métier est de détendre les corps, de les écouter, de les dénouer. Même si elles ne comprennent pas le superO, leur connexion au corps, au leur, au vôtre, à tous ceux qu’elles caressent au quotidien, vous ouvrira des portes inattendues. Les masseuses sont des compagnons de route très appréciées des misérables en quête du superO.

    Enfin, très appréciées de moi en tout cas 🙂

    Demain si mon emploi du temps me le permet, je vais vivre mon premier quatre mains. Il ne me semble pas moment d’impudeur plus total, que d’onduler sous le regard complice des deux belles inconnues, et suivre le mouvement initié par leurs mains. J’espère tomber au bon moment, et qu’elles seront disponibles, réceptives et totalement présentes à l’instant présent. Que la connexion soit de qualité.

    J’espère vivre après cela, une séance d’Aneros comme jamais vécue.

    #10540
    Andraneros
    Modérateur

    Merci @Hyménée pour ce nouveau sujet.

    Ma pratique débutante de la recherche d’un plaisir « différent » de ce qui a été la « normalité » pour moi jusqu’à récemment me conduit à le trouver particulièrement pertinent à double titre :
    -1) Le plaisir sexuel, au delà d’une pratique reproductive nécessaire autorisée par la morale dominante de notre société, est sale. Le rechercher pour lui-même, seul en couple ou sous toute autre forme tend donc à être considéré comme une faute. On ne peut pas sans conséquences négatives s’exprimer librement sur ce sujet. Vaincre sa pudeur est un exercice difficile. Mais quelle libération pour celles et ceux qui y parviennent en toute dignité !
    -2) L’accession au Super 0′ prostatique demande, à ce qu’il me semble à ce stade de mon apprentissage, que nous nous mettions en situation de recevoir le plaisir en renonçant à tout contrôle, ce qui n’est pas l’attitude « normale » d’une personne de sexe masculin. Vaincre sa pudeur en acceptant cette forme d’abandon n’est pas évident pour un homme, en parler avec un ou une ou des partenaires l’est encore moins. Mais quelle récompense pour ceux qui y parviennent !

    Apprendre à recevoir son plaisir et à s’y abandonner, à s’offrir totalement à sa ou son partenaire, à perdre le contrôle de son corps, en renonçant à cet instant magique à toute forme de pudeur est une des clés de la découverte de l’extase sexuelle.

    #10542
    Hyménée
    Participant

    Tout à fait Andraneros

    Il y a une part fantasmagorique à explorer, et un réel à interroger par l’action, les sensations. Et puis faire confiance aux cerveaux (celui du haut dans la tête et celui du bas dans le ventre) pour faire une synthèse de cela et unifier les expériences.

    En écrivant cela, il est vrai que je sens de plus en plus charnellement mon unité. C’est un des bienfaits essentiels de cette quête. En fait, je n’avais pas conscience auparavant de mon morcellement : à l’extérieur de moi-même par les obligations, les loyautés mal placées et les convenances. A l’intérieur aussi par les contradictions de la pensée, les traces d’un vécu lourd, les désirs impossibles, les refoulements inconscients.

    Je n’avais pas conscience qu’on pouvait se vivre unifié. Je ne pensai pas qu’on pouvait digérer et accepter.

    Et … il est probable que je me sente encore plus unifié par la suite. J’y travaille 🙂 Je ne crois pas que ce soit une quête sans fin.

    Je me souviens d’une époque où je considérai l’orgasme prostatique comme réparateur. C’était un remède au morcèlement. C’était un remède à la médiocrité de l’orgasme, réduit à une expression génitale.

    Ce n’est plus le cas. Vous ne pouvez pas imaginer le plaisir et l’apaisement que procure un orgasme qui prend les muscles des mâchoires. Aaaah ! 🙂

    Je cherchai non pas une colle miracle pour bricoler une réparation, assembler bout à bout des morceaux éparpillés. Je partais en quête d’une unité profonde, quelque chose qui soigne pour longtemps. Une paix qui s’installe. Moment d’éternité.

    Je vous livre ici le retour d’expérience du massage à quatre mains. Chanceux, je suis tombé au bon moment : elles étaient inspirées, et sont allées plus loin dans l’exploration de mon corps, que je ne l’aurai imaginé ou espéré. Ma pudeur en a encore pris un sérieux coup ! La contrepartie est que cela a coupé le désir d’une séance d’Aneros dans la foulée. Mais ce n’est pas bien grave, ce n’est que partie remise. Je me demande néanmoins ce que la prochaine va donner 😀

    Eloge des masseuses : je vous recommande leur présence. Elles savent guérir la pudeur.

    #10547
    logansan
    Participant

    La pudeur…
    J’ai commencé à la mettre de côté avec une certaine forme de religion, je ne nie pas l’existence d’un Dieu, mais l’application des dogmes de croyances faites par les hommes. Donc une partie de mon éducation puisque le christianisme à une forte empreinte sur notre civilisation. (désolé c’est peut-être un peu brouillon)
    Puis des petits passages avec le corps médical où il faut se déculotter : rasage avant appendicite par une infirmière à 19 ans, infection du gland après passage dans une piscine pas très propre, et dernièrement problème de fissure anale… Se dire : et puis zut ils en ont vu bien d’autres !
    Osez faire l’amour la lumière allumée, mais surtout accepter son corps comme on accepte le corps de l’autre. Bref, encore une fois, déconstruire pour reconstruire. C’est apprendre la tolérance de la différence en y réfléchissant.
    Mais il faut aussi imposer à l’apprentissage de cela le respect des autres, ne pas afficher sa nudité à tous. Eux ne sont pas sur le même chemin, et nous serions hors la loi 😉

    #10572
    Adam M.
    Maître des clés

    Vaste sujet. J’ai moi aussi fait ce cheminement, pas particulièrement bien bâti, pas particulièrement bien monté (hé oui désolé mesdames de casser votre fantasme) et une éducation catholique, m’ont fait entrer dans ma vie d’homme pas forcement de la manière la plus ouverte possible.

    Pourtant, j’avais toujours cette envie intérieure, ce feu qui brulait. J’ai fini par avancer fortement suite à des problèmes autours de moi qui font comprendre que la vie est courte et qu’il faut en profiter au maximum chaque seconde.

    J’ai abandonné la religion (les valeurs sont intéressantes, le reste n’est que de la conn… pour contrôler les foules et garder le pouvoir), me suis construit ma propre vision et commencé à prendre soin de moi et de mon corps. L’acceptation de son corps est une étape très importante.
    En effet, à partir du moment ou on s’accepte tel que l’on est, et où l’on abandonne ses propres frustrations de ne pas avoir le corps parfait des autres (qui n’est pas plus parfait que le notre), on franchit une grande étape.

    Au final, tout le monde est beau et on le voit bien dans le libertinage, il y a des petits, des grands, des bien membrés, des moins bien, des petits seins, des gros seins … etc … mais tout le monde s’amuse et il n’y a pas de pression (en tout cas avec ma vision des choses) sur l’apparence (cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas prendre soin de soit quand même).

    Bref, la pudeur se travaille avec l’acceptation de soit, le fait de marcher nu chez soi, devant la glace, et puis il faut oser, chaque fois que l’on ose qq chose, on casse une barrière et c’est bien.

    Bon courage et surtout amusez vous et osez.

    #10596
    jojodiscret
    Participant

    J’ai fait une fois il y a longtemps (j’avais juste 19 ans) une experience qui m’a litteralement fait sortir de mes gonds. A l’occasion d’une fete globalement trop arrosee, meme si je buvais avec la plus grande moderation, et trop enfumée, meme si je ne fumais pas, je me suis retrouve sur un lit avec une fille tellement enragee qu’elle ne m’a pas laisse la moindre chance de rester sage (je venais juste de commencer ma premiere relation amoureuse). Paralyse par cette situation qui me faisait culpabiliser a mort, j’etais incapable de la moindre initiative. Ne voulant quand meme pas prendre la fuite honteusement je me suis lachement abandonne au plaisir qu’elle me donnait. Je me suis oublie pour ne vivre que dans l’instant, sans passe, sans futur, sans culpabilite. Le souvenir de jouissance que j’ai garde de ces quelques heures, sans jamais en parler à ma belle, n’a jamais ete egale depuis.

    C’est la que je me retrouve dans ce que tu dis hymemee. Cette nuit la pour sauver la face j’ai oublie ma pudeur, j’ai abandonné le contrôle, j’ai lache prise. La recompense a ete immediate et grandiose.
    Merci de m’aider à mieux comprendre ce qui s’est passé et pourquoi je n’ai pas connu à nouveau une telle implosion de mon etre. Je respecte bien evidemment ma femme et j’ai peur d’aller au dela de ce qu’elle accepte naturellement. Nous parlons assez librement, je fais peu à peu de nouvelles experiences mais nous avancons tres lentement et nous sommes loin des super orgasmes et de la fusion des etres.

    En un mot comment pourrais-je aider ma femme a decouvrir tout son et mon potentiel de plaisir au dela de ce qu’elle vit (tres bien) et a accepter mon desir d’aller plus loin dans la jouissance ?

    #10621
    Hyménée
    Participant

    Les mots jouissance, extase, fusion des êtres, pudeur, … n’ont peut-être pas la même signification pour vous deux ?

    #10625
    Andraneros
    Modérateur

    Plus le sujet de la communication est sensible, @jojodiscret, plus la qualité de la communication est importante. Or tout ce qui met en cause la pudeur, une certaine difficulté à parler de sexualité ou plus largement de tout ce qui touche à son intimité profonde, est sujet sensible. Cette difficulté de communication ne peut se résoudre que dans la confiance mutuelle, la sincérité partagée et le respect des résistances de l’autre.

    @Hyménée te dit tout en deux lignes. Pour construire ensemble il faut un socle commun. Pour communiquer il faut avoir un vocabulaire commun. Il peut être utile de partager, sans comparaison, des expériences que vous avez pu faire dans une autre vie. Il peut être utile de reformuler chacun à votre manière des expériences fortes que vous avez vécues ensemble mais peut-être ressenties différemment. Vous ferez tous les deux ainsi des découvertes qui seront autant d’occasions de comprendre et d’accepter l’autre.

    Cette forme de communication est exigeante en terme d’écoute, de patience, d’acceptation, en un mot de respect. Elle est exigeante aussi en dans l’autre sens en terme d’expression, d’ouverture, de sincérité et de confiance.
    D’après ce que tu nous dit ton couple semble déjà bien fonctionner :

    Nous parlons assez librement, je fais peu à peu de nouvelles expériences

    L’amélioration de votre communication dans le domaine de la sensualité me paraît donc tout à fait à votre portée.

    Pour terminer de façon plus ludique propose à ta femme,dans un moment de grande complicité, un jeu qui consiste à ce que chacun fasse une courte liste écrite de ses fantasmes que vous remettrez à l’autre après quelques jours d’une attente qui va vite devenir insoutenable. Ce jeu est vieux comme le monde mais lancé dans de bonnes conditions, avec un minimum de mise en scène, il peut produire beaucoup d’effets. Attention : l’expression d’un fantasme par l’un n’impose en aucun cas sa réalisation, respect de l’autre oblige.

    #10640
    jojodiscret
    Participant

    Vous avez tous raison. C’est des choses qui sont pleines de bon sens. Hier soir a ete un moment magique quand j’ai montre à ma femme toutes vos reponses et qu’elle a accepte de m’aider à atteindre le super o.
    Ce matin elle m’a dit de préparer ma liste comme tu le dis andraneros… Je suis aussi excite que pour nos premiers rendez-vous.
    A suivre.

    #10722
    jojodiscret
    Participant

    Demain sera la soiree speciale. Nous serons seuls. Merci les grands parents. Nous nous remettrons nos listes. Je suis tres excite et je me demande si ma femme n’est pas encore plus excitee que moi. Heureusement que le forfait sms est illimité…
    Merci pour les conseils

    #12071
    Hyménée
    Participant

    Bonsoir,

    Fréquenter la même masseuse a un avantage indéniable : elle connait votre corps et sait rapidement le prendre en main, pour peu que vous la laissiez faire.

    Ce soir, je lui ai présenté mon Aneros Vice, que j’avais introduit la dernière fois dans la discussion. Mon secret désir était de voir des étincelles dans ses yeux. J’y ai lu une découverte totale, une incompréhension. Quel étonnement : elle a une telle intuition, que j’étais persuadé qu’elle “saurait” en le manipulant. Et bien non.

    C’est un beau moment : prenant l’objet dans ses mains, elle le soupèse, et instinctivement, comme un enfant sait immédiatement faire fonctionner un smartphone, appuie là où il faut pour lancer les vibrations.

    Dans ses mains, je les trouve très puissantes. Trop. Quasi agressives. C’est stupéfiant. Seul, je n’ai pas cette perception, car trop pris par la promesse de l’extase. Dans ses mains douces, le contraste est choquant.

    Je lui explique l’extase que cela provoque en moi, en tentant de faire un pont avec ce que je ressens lorsqu’elle me masse, pour qu’elle comprenne : les bouffées de plaisir qui partent du bassin pour remonter la colonne vertébrale et s’évanouir un peu partout. Elle m’écoute, réceptive, acquiesce de petits hochements de tête, puis pose l’objet à côté du matelas sur lequel nous sommes nus :

    Je m’attendais à de l’inattendu. Une réaction de sa part à mon endroit. Une idée, une émotion, une question, quelque chose. Rien. L’objet est écarté 🙂

    Cela fait quelque temps que l’envie de vous raconter une séance de massage est née en moi. Je le fais ce soir, sous l’emprise de ses bienfaits. Cela vous donnera, je l’espère, des idées, des intentions, des envies. De nouveaux désirs. 😀

    Le massage à commencé sur le ventre comme d’habitude. Les fesses, le dos, les épaules sont entrepris avec fermeté. Le contact de ses mains me sort d’une bonne semaine de boulot pleine de rebondissements. J’apprécie d’être chez elle avec elle, seuls au monde, petites bougies, musique douce, ambiance parfumée et tamisée.

    On est au clair tous les deux : j’aime qu’elle fasse monter le désir en moi, j’aime lui dire que je la désire, et elle sait que je ne la croquerai pas. Alors, elle sait qu’elle peut y aller franchement.

    C’est un peu comme une relation platonique basée sur le désir d’un amoureux (transis) à son aimée (flattée). Mais avec la grâce de la présence du corps de la bien-aimée, de ses massages, de ses caresses. Mais sans ses baisers. Sans le frottement des sexes. Sans éjaculation. Sans consommation de la pulsion.

    Mon corps se détend. Elle caresse furtivement l’entrejambe qui commence à s’ouvrir, puis poursuis son massage, prend mes fesses à pleines mains, les balance de gauche à droite, repart sur la colonne vertébrale, s’huile à nouveau les mains, reprend l’exploration.

    Elle sent que mon corps se réveille et accueille. Elle est douée, et sait qu’il faut se concentrer sur l’entrejambe pour ouvrir le corps, ne pas s’y attarder au début, mais plutôt décontracter le corps en son entier.

    Je me cambre sans le vouloir, signe évident de satisfaction : les muscles de mon dos, auparavant tassés par la gravité, s’expriment et se déploient. Aaah ! Les bras suivent le mouvement et s’étirent autant que les jambes.

    Nous y voilà ! Je ne sais si c’est le fait de la connaitre maintenant, ou de lui avoir présenté l’aneros, mais je ne pense plus à tout cela. Je suis au-delà. Je sais que la finalité est de m’abandonner à ses caresses.

    J’écarte, elle en profite pour masser les muscles fessiers, ce qui a pour effet de monter la croupe, qu’elle accueille à pleines mains. Elle facilite le mouvement par son massage, en encourageant le bas du dos à se cambrer. L’ouverture se propage dans tout le corps.

    Ses caresses fugaces se rapprochent des bourses que les ongles gratouillent, puis s’attardent sur le périnée. Régulièrement, l’énergie gonfle et remonte la colonne vertébrale. Je râle.

    Je sens que l’orgasme intérieur se prépare petit à petit. Elle le sent et le désire (car client satisfait, client qui revient), et arrive à trouver les gestes qu’il faut pour le faire monter. Toujours en partant du périnée qu’elle masse consciencieusement. S’attardant sur les muscles autour de l’anus qu’elle ne ménage pas et qui maintenant palpitent. S’étalant du bas du dos jusqu’au cou. Pour revenir ensuite en bas, et de tant en tant caresser ma verge, mais sans s’attarder, car elle sait sinon que le plaisir montra au gland. Variant massage pleines mains, avec effleurements, avec glissements de doigts, avec crissements d’ongles

    J’ai envie d’elle. Je lui murmure. Je sens qu’elle sourit intérieurement, et ne fait pas attention. J’imagine son regard. Elle s’oblige à le cacher, mais pourtant il m’est arrivé un court instant de le surprendre libre : alors que je levai la tête, il s’était déjà enfui derrière une nécessaire retenue, afin d’éviter tout débordement. Ce regard est absorbé, perçant, concentré. Elle regarde comment la peau réagit, comme les muscles palpitent, détend ce qui est inconsciemment tendu. C’est comme si elle était en incantation, ordonnant à l’extase de prendre ses aises.

    Elle aime ce qu’elle fait. Elle me l’a dit. Masser les hommes ainsi est un vrai plaisir. Je veux bien la croire. Mon métier me procure aussi beaucoup de plaisir !

    Une fois l’orgasme intérieur éparpillé et papillonnant, je me redresse, m’assied en tailleur à côté d’elle, et la remercie en la caressant, lui exprimant ma gratitude.

    Une gaule d’enfer ne me quitte pas, et c’est vraiment très agréable d’être encore noyé dans le désir, alors que le plaisir m’a submergé. On fait comme si je ne bandais pas. C’est finalement pas très important. L’important est de conserver l’état de désir.

    En début de séance, je lui avais demandé si je pouvais la masser aussi. Je la prends dans mes bras, mets un peu d’huile sur les mains, et lui masse le dos, les fesses. Je lui explique en prenant ses fesses à pleines mains, que j’aime quand elle le fait aussi. J’essaie de lui faire comprendre physiquement le plaisir qu’elle me procure. Elle me titille les seins, je lui rends la pareille et sent avec émotion qu’ils durcissent. On se regarde. Je cherche une finalité, que je ne trouve pas. Alors, je la prends dans mes bras, me rallonge, et nous poursuivons.

    Elle y met une ardeur renouvelée, et je prends petit à petit conscience qu’elle se concentre sur le périnée, qu’elle masse désormais vigoureusement, comme si elle voulait en faire sortir quelque chose.

    Je fantasme : est-elle en train de travailler ma kundalini ? Ce serait tout comme : elle ne me ménage pas, balançant mon bassin de gauche à droite, faisant jouer mes jambes afin de les détendre et qu’elles s’écartent naturellement. Que je suis raide ! On travaille ma faiblesse, en jouant sur cette belle énergie qui se promène maintenant dans mon corps. Elle revient sur les muscles intimes, insiste sur le périnée et ce qu’il y a autour. Je me laisse faire. Je DOIS me laisser faire. Je m’envole.

    Ce qui est étrange, c’est qu’elle n’a jamais fait état d’une quelconque connaissance des arts yogiques ou taoïstes, répondant toujours par un visage incrébule à mes interrogations. Je ne sais pas : elle doit suivre une intuition et lire le corps des autres.

    Une vraie leçon de vie

    Voilà. Il est temps pour moi d’abandonner.

    Bonne nuit

    #17518
    Hyménée
    Participant

    Bonsoir,

    C’est vraiment étonnant de se relire. Je vous incite vraiment à écrire et nous partager votre vécu sur ce forum, car c’est la meilleure façon de se voir évoluer.

    Il y a des choses qui changent et d’autres pas. Cela ne change pas :

    Fréquenter la même masseuse a un avantage indéniable : elle connait votre corps et sait rapidement le prendre en main, pour peu que vous la laissiez faire.

    Maintenant, je suis amené à prendre en main le sien. La confiance s’est installée, l’envie s’est allumée chez elle, et puis aussi, j’ai enfin réussi à me lâcher totalement dans ses bras. L’incontrôle total. Le plaisir de voir dans ses yeux le désir de vivre une extase équivalente. La surprise de découvrir qu’elle ne savait même pas que cela existait.

    On parle de masseur prostatique, de vibromasseur, sans vraiment s’être interrogé sur la relation qu’il peut y avoir entre un massage traditionnel et le massage des chaires intimes.

    C’est la même chose. Disons qu’il y a une connexion forte, et que c’est une vraie joie de le découvrir. Considérer qu’intérieur et extérieur du corps ne font qu’un, qu’il y a continuité.

    Qu’il faut oser se séparer de sa pudeur jusqu’à ce que l’autre accède et malaxe votre intériorité, sans la considérer comme une conquête sur laquelle agiter puis planter son drapeau.

    Ca, c’est vraiment bien. Se regarder avec des yeux qui n’ont plus rien à traverser.

    Je vous embrasse.

    Hyménée

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