L’amant retrouvé (Partie 6)

Il est ma première expérience libertine. Un de mes premiers amants. De mes premiers fantasmes d’inconnu. Il m’évoque de tendre souvenirs d’excitations nouvelles d’un temps où je n’étais pas encore aussi libre de mon corps, aussi épanouie. Initiateur, il m’a offert mon premier massage tantrique. Et parmi mes premières sodomies et cessions de dirty talk. Aujourd’hui, je le retrouve, c’est mon amant retrouvé.

Mon amant retrouvé d’il y a quatre ans

C’était il y a quatre ans. Nous nous sommes un peu perdus pendant deux ans, l’un et l’autre dans les tourments de relations amoureuses plus ou moins tortueuses, plus ou moins douloureuses. Mais des expériences qui à mon sens structurent et alimentent un chemin de vie.

Après une douloureuse rupture amoureuse et une errance choisie, une itinérance improvisée, il se trouve à l’endroit exact d’une correspondance de voyage, dans une grande ville du sud de la France. Je choisis donc d’élargir cette correspondance pour en faire une escale savoureuse de mon voyage de consolation.

Au petit matin, j’arrive directement chez lui. Il m’a donné son adresse, son code, dans son nouvel appartement. La ville est différente, les murs et les meubles sont différents, je suis moi-même une nouvelle version de moi, comme lui, j’imagine et pourtant tout me semble familier et naturel.

Son sourire tendre, son accueil affable, l’odeur de sa nuque, la texture de sa peau. Nos gestes se retrouvent aisément. Nous nous câlinons lentement, tout au plaisir des retrouvailles évidentes.

Nous parlons de nos aventures récentes. Nous n’avons jamais perdu le lien, nous savions où nous en sommes de nos existences, mais nous délectons des derniers événements, des derniers détails aventureux.

Son esprit est agile, il ravit le mien. Nous avons cette discussion sur l’inexistence de la réalité, tout n’est qu’expériences individuelles, traduction des perceptions dans un récit à chaque fois automythologiques. Nous ne partageons jamais la même réalité, car nos regards proviennent obligatoirement d’angles de vues différents, nous nous mettons parfois d’accord pour mieux nous entendre, mais les réalités sont toujours complexes, perplexes. 

Je ne sais quel rôle j’aurais joué dans la vie de cet homme que j’ai quitté. C’est sa réalité, à la fois quasi indépendante et reflet de la mienne.

Je ne peux que lâcher prise tant dans le passé que dans les projets avortés. Me centrer sur le présent. L’expérience est dans l’ici et maintenant.

Nous avons envie de tendresse, de caresses, de massages. J’ai envie de sodomie. Me sentir prise dans mon espace le plus vulnérable, sentir une emprise consentie et dans la chair. Il est d’accord.

Il m’entreprend avec plus d’affirmation que je n’imaginais. Je le retrouve. La chaleur de ses doigts, l’assurance de son toucher, l’efficacité de son tact. Ses doigts énergétiques s’engouffrent dans mon sexe et ne tardent pas à m’arracher un squirt aussi rare qu’espéré. Ses “oh oui, c’est bon ça.” m’avaient manqués. Je me retrouve à quatre pattes, offertes devant le miroir, j’observe nos reflets, je nous trouve beaux.

Il rit des bleus de mes fesses, j’ai connu de récentes frasques. Il m’avoue avoir eu peur que je sois moins excitée par le jeu avec lui, après tant d’expériences folles. Je crois que le complice plaisir, et l’évidence de mon désir l’ont rassuré.

Il entreprend de me pétrir l’anus pour y faire le chemin de sa belle et longue queue. Il aime la tâche. Et il bande joliment. J’ai envie de son sexe dans ma bouche. Je place ma tête renversée en arrière au bord du lit et guide son bassin. J’engouffre tout son sexe dans la profondeur de mon gosier, expérience inédite pour lui, récente et jouissive pour moi. J’ai appris de nouvelles choses en deux ans…

Ma belle sodomie

Ma déglutition masse l’extrémité de son gland, c’est divin et je suis fière de cette nouvelle prouesse épatante. Ainsi endurcie, sa verge trouvera facilement le chemin de mes entrailles et je reçois enfin la sodomie tant espérée. Elle est à la hauteur de mes désirs, cela faisait si longtemps. Je me sens comme clouée par le plaisir profond, plaisir relaxant comme seule l’analité le permet.

Il me prend doucement puis avec passion, je hurle dans ses oreillers en pensant à ses nouveaux voisins qui ne me connaissent pas. Je lui demande de qualifier sa sensation qu’il a de me goûter le cul. Ses saloperies verbales peaufinent mon extase. Exténuée de plaisir, nous marquons une pause.

Son ardeur le reprenant quelques minutes plus tard, je me fais d’abord prendre le vagin en levrette avant de me refaire enculer dans des cris de plaisir. Son génie l’amène à me retourner sur le dos sans me dévisser de sa verge, il saisira un godemiché qu’il introduira dans mon vagin. Je suis surprise qu’il y trouve l’espace. Je suis surprise d’y prendre autant de joie. L’orgasme est saisissant, je suis hurlante de plaisir, puis pantelante de rassasiement. 

Je m’endors. Il fait à manger. Cet homme sait recevoir (mon cul aussi du reste).

Nous mangeons, guettant l’heure de mon train. Nous saisissons les dernières heures et demie pour que je lui offre un court massage cachemirien. Il me félicite pour mes progrès, l’appréciation de mon initiateur me rend fière.

Alors qu’il est ivre de plaisir tendre, je m’offre cette facétie de changer la musique. Alors que je l’ai sensuellement massé au son d’un sitar, je file sous la douche en le laissant en compagnie de la danse des canards.

En deux ans, j’ai aussi découvert le sadisme et la clownerie érotique.

Les rires clôtureront nos retrouvailles. Ainsi qu’un baiser doux, sur le quai de la gare. Je suis heureuse de connaître cet homme, autant que je savoure le fait que les beaux liens, s’ils se distancent, peuvent toujours tendrement se resserrer.

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