Viens. Oui toi. Viens.
Viens hanter mes nuits et mes jours.
Fais en sorte que mes yeux sur ce cajon ne voient que toi. Je suis cette Amazone aux cuisses écartées, au sexe triomphant, aux pieds ancrés dans la Terre Mère. Cette Diane chasseresse aux mains puissantes. Femme aux seins offerts qui dansent en rythme, ton rythme, le rythme des premiers hommes.
Cajon. Objet de mes fantasmes.
Cajon dont la prononciation marie la douceur de mon prénom à cette dureté qui te sied bien.
“Dureté? Pourquoi dureté?”
Je te vois avec ta question, tu te défends de me faire du mal. Tes mots velours s’accordent en effet si bien à tes yeux de chat. Tu es beau quand tu joues les bons. Qui me sert de brute et de truand?
La brute je l’ai: homme des bois qui aime me brusquer. Homme velu dont un simple effleurement me fait perdre toute humanité. Voleur d’espoir. Truand de l’amour.
Toi tu vaux mieux que cela. Tu es l’Unique, le Flamboyant, l’Artiste, l’Adoré.
Perfection. Addiction. Passion. Dis tu l’aimes notre couple?
Des images m’apparaissent: traces de nos ébats un vendredi exceptionnel près d’un bois.
Tu me cales contre la vitre. Buée. Odeur de sang, de mouille, bientôt odeur de sueur et de foutre.
Tu m’hurles de crier fort, plus fort encore combien j’aime que tu m’encules. Combien mon corps n’obéit qu’à toi. Combien je te sens dur et fort.
Tes mains attrapent mes cheveux, les tirent. Tes paumes claquent mes fesses qui ce soir prennent toute la place sur ta banquette arrière.
J’hurle, je meurs, tu savoures ta puissance.
Tu fais de moi un trou béant. Trou de mon con, de mon cul, de ma bouche. Trou d’où s’échappent mon âme, mon coeur et ma vie.
Je ne suis que Son. Son des premières femmes, des premières jouisseuses, baiseuses, adoratrices de vos sexes en érections, suceuses parfaites de vos queues parfumées.
Tu me goûtes, je me bois à travers toi. Tu te branles, je te doigte. Ton sexe se tend, spasme. Ma bouche attend ton jus qui éclabousse ton torse. Tes poils blancs emprisonnent ta semence.
Je te lèche avec application, te regarde avec les yeux de pute parfaite que tu adores. Je suis chienne par amour, femme animal, ivre de toi.
Je te déguste, offre ton liquide à ta bouche, t’embrasse comme aucune autre femme.
Tu te bois, nous dégustes. Mon filtre d’amour a la saveur de nos fluides: sueur, sperme, cyprine, sang.
Nous. Ensemble. Le Temps s’est encore une fois arrêté. Cette nuit est déjà passée, dépassée par le cours de la vie. Une vie sage et simple. Loin de toi. Sans toi.
Parfois je voudrais ne jamais me réveiller. Jouir éternellement de tes rires, de ton corps et de ton amour…. Je sais que je ne peux vivre sans toi, sans ta peau, tes yeux, tes cris. J’ai essayé de fuir mais je suis morte deux mois. Deux mois que tu as balayé d’un simple “reprends moi”.
Je t’aime. Tu m’aimes. Je voudrais tant que l’on sème…
Je me lève. Remonte ma robe. Sens le bois froid se coller à mon sexe qui se gorge de sang, se gonfle. J’écarte les cuisses, abaisse le torse. Mes seins se dévoilent : fermes, aux tétons tendus.
Le Hang commence sa mélopée. Je respire. Mes mains frappent en cadence, mon corps danse. Les pieds ancrés dans le sol, la tête offerte au ciel: la kundalini vibre en moi. Chaque note qui m’effleure devient une partie de toi. Je te construis les yeux fermés, millimètre par millimètre, note par note…
Ma respiration s’accélère, mes joues rosissent. Amazone sur mon cajon je suis à toi encore une fois…..