Vous vous êtes toujours demandé de quoi était composé le sperme et comment fonctionne l’éjaculation ? NouveauxPlaisir.fr va vous expliquer tout cela dans un nouvel article de la série La Science de l’Orgasme. Un cours de rattrapage sexy et sexo par Adam 🤓
Un peu d’anatomie pour comprendre ce qu’il se passe
Voici une coupe anatomique de l’appareil reproducteur et urinaire de l’homme. Regardons un peu ce que cette coupe nous fait découvrir.
En vert, c’est le pénis (au repos), on se rend compte qu’il entre très profond dans le corps (première surprise). Le pénis est doté d’un canal appelé urètre qui permet de faire sortir l’urine, mais aussi le sperme.
Sous le pénis, se trouvent les testicules (violet) dont le rôle est de produire les spermatozoïdes. Une fois produit, les spermatozoïdes sont “stockés” dans l’épididyme (bleu) pour qu’ils arrivent à maturité.
De l’épididyme part un canal, appelé canal déférent (en bleu) qui va, lorsqu’il y a excitation sexuelle, permettre aux spermatozoïdes d’aller vers la prostate (en rouge) pour se mélanger à d’autres fluides à l’intérieur de la prostate. Lorsque cela se passe, si vous êtes très attentif à vos sensations, vous pouvez sentir le liquide se déplacer dans le canal déférent, faites attention, vous verrez, on le sent bien avec de l’habitude.
À côté de la prostate se trouve la vésicule séminale (en rouge aussi), cette glande produit un liquide transparent nécessaire à la survie des spermatozoïdes, de PH basique et riche en fructose (oui oui).
Dernière glande importante, connectée à l’urètre et un peu plus bas que la prostate, se trouve les glandes de Cowper dont le rôle est de produire un liquide appelé liquide pré-éjaculatoire, lui aussi cristallin, qui a pour rôle de lubrifier l’urètre.
On notera que la prostate se trouve juste en dessous de la vessie (en jaune) et qu’il y a bien une jonction entre l’urètre, qui part de la vessie, et le canal déférent qui part des testicules.
Dernier détail, les hommes ont pu constater qu’ils ne peuvent pas uriner pendant qu’ils sont en érection et un peu après l’éjaculation. Ceci est dû au fait que, pour éviter que l’urine et le sperme se mélangent (ce qui tuerait les spermatozoïdes), il existe deux petits muscles de type sphincters (muscle circulaire situé autour d’un conduit naturel et permettant de le fermer) de chaque côté de la prostate.
Il y a donc, en haut, le sphincter lisse qui ferme l’urètre vers la vessie et, en bas, par le sphincter strié qui lui retient le sperme jusqu’au moment de l’expulsion
Voilà, vous savez tout sur ce beau bazar
Sperme : composition et informations intéressantes
Une fois que l’on a compris tout ce qu’il y a à l’intérieur, voyons comment cela fonctionne pour créer le sperme et sa composition.
Le sperme est le résultant du mélange de différentes sécrétions provenant des testicules, de l’épididyme, des vésicules séminales, de la prostate, ainsi que des glandes de Cowper.
Il se décompose de la manière suivante :
- 5 % du liquide produit par les glandes de Cowper
- 20-40 % du liquide produit par la prostate
- 10-20 % du liquide produit stocké dans l’épididyme
- 40-60 % du liquide produit par les vésicules séminales
Comme je disais dans le paragraphe précédent, les vésicules séminales débouchent dans la prostate pour se relier aux canaux déférents qui deviennent à ce niveau le canal éjaculateur. Elles produisent un liquide riche en fructose. Ce liquide permet de nourrir les spermatozoïdes.
Le liquide séminal joue un rôle essentiel dans la fertilité. Il exerce un rôle mécanique lors du coït, stabilise la membrane du spermatozoïde et modifie sa mobilité.
Le liquide séminal agit également sur les voies génitales féminines en inhibant les réactions immunitaires. Il stimule aussi la descente vers l’utérus de l’ovocyte dans les trompes, ceci pour faciliter la remontée des spermatozoïdes afin de le féconder.
On notera que le sperme est opalin et légèrement visqueux. Il coagule rapidement après l’émission, puis se liquéfie en 10 à 30 minutes.
En moyenne, après 2 à 3 jours d’abstinence, un homme éjacule entre 1,5 ml à 4,5 ml de sperme, soit une cuillère à café. Il est possible d’avoir un peu plus de volume de liquide (mais pas plus de spermatozoïdes) en ayant une longue excitation et en faisant edger l’homme et/ou en stimulant sa prostate par massage. L’éjaculation est alors plus abondante (mais de quelques millilitres, pas plus).
Le mécanisme de l’éjaculation
Dernière partie de l’article, voyons voir ensemble comment se déroule l’éjaculation et quels muscles permettent justement d’éjaculer.
L’éjaculation se déroule en plusieurs étapes comme vous pouvez l’imaginer.
Première étape, la phase d’émission.
Quand on parle d’émission, on parle de l’émission interne des fluides.
Une stimulation génitale ou excitation sexuelle active un centre médullaire (zone de colonne vertébrale contenant la moelle épinière) entre les vertèbres T10 et L2 (ce sont les lombaires, au bas du dos). Ce processus déclenche tout le processus d’activation des glandes et le réflexe d’émission du sperme vers la prostate à travers le canal déférent.
Les différentes sécrétions, en commençant par celles de la prostate, puis de l’épididyme et enfin des vésicules séminales, s’accumulent dans l’urètre prostatique jusqu’à l’expulsion. L’urètre prostatique est fermé en haut et en bas par le sphincter lisse et le strié si vous vous souvenez bien. Cela forme donc un petit réservoir temporaire où les sécrétions se mélangent.
Seconde étape, la phase d’expulsion
Cette phase est celle que l’on connait tous et toutes, c’est l’éjaculation.
F. Coura, S. Droupyb, A. Faixc, C. Methorsta, F. Giulianod”
Ci-dessus, un schéma qui explique ce qu’il se passe durant la phase d’émission et durant la phase d’expulsion. On voit que la prostate est compressée par les muscles pelviens et les contractions rythmiques permettent de créer les jets de sperme qui sorte du pénis au moment de l’éjaculation.
L’expulsion est réalisée grâce à la relaxation intermittente du sphincter strié. Cela permet le passage du sperme dans l’urètre, et à la contraction rythmique des muscles du plancher pelvien et bulbo-spongieux (et d’autres…). La pression d’expulsion dépend de la force de contraction de ces muscles, mais aussi de l’efficacité de l’occlusion du sphincter.
À noter que si sphincter lisse qui clôt le Col vésical (tel que dessiné dans le schéma ci-dessus) n’est pas assez musclé (pour X raisons), il a alors éjaculation rétrograde (c’est-à-dire que le sperme va aller dans la vessie).
La composition du sperme change pendant l’éjaculation
Cela peut paraitre étonnant, mais, en effet, la composition du sperme varie en fonction du temps durant l’éjaculation.
L’éjaculation émet quatre fractions distinctes du sperme (pour faire simple) :
- La fraction pré-éjaculatoire : provenant des glandes de Cowper, elle lubrifie l’écoulement du sperme.
- La fraction préliminaire : contenant des enzymes pour la liquéfaction du sperme
- La fraction principale : tout le résultant du mélange des sécrétions prostatiques et des vésicules séminales
- La fraction terminale : composée de sécrétions des vésicules séminales. Cette fraction est plus fluide que les autres fractions.
Le sperme a donc une constitution hétérogène qui évolue tout au long de l’éjaculation, avec environ deux tiers des spermatozoïdes contenus dans la première moitié.
Ce qu’il se passe dans le corps
Au moment de l’éjaculation, un message sensoriel de plaisir intense est envoyé au cerveau.
De l’ocytocine et de l’endorphine sont alors libérées et se propagent dans tout l’organisme, sources de bien-être. D’où l’impression de planer après l’orgasme.
Il y a aussi une augmentation de la fréquence cardiaque, de la tension artérielle et les pupilles se dilatent. Certains hommes peuvent se mettre à transpirer. De même, il peut y avoir des spasmes ou rougeurs qui apparaissent notemment au niveau du visage.
S’ensuit une mise au repos du corps pour le laisser reprendre un peu d’énergie. Il s’agit de la période réfractaire pendant laquelle il n’est pas possible d’avoir une érection et encore moins une éjaculation.
La période réfractaire est due à la baisse importante de la dopamine, (l’hormone du plaisir et de la récompense) et de la testostérone (stimule le désir sexuel), ainsi qu’à la production de prolactine juste après l’orgasme, qui va bloquer le désir sexuel.
La durée de ce phénomène varie en fonction de l’âge de l’individu : cela prend quelques secondes pour un adolescent, puis plusieurs minutes et plusieurs heures pour une personne âgée de 65-70 ans, voire plusieurs jours passés 70 ans.
Conclusion
Voilà, vous savez maintenant tout sur le mécanisme de l’éjaculation et sur la composition du sperme. Il est toujours intéressant de savoir comment fonctionne le corps et ce qu’il s’y passe je trouve.
La prochaine fois, je traiterais de ce qu’il se passe lors du coït pour les femmes.
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