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Fantaisie du soir…

NXPL Fantaisie 03

De toute ma nuit,
Tu n´as quitté aucune de mes pensées,
Tendres,
Érotiques,
Charnelles,

Contrainte,
J’ai du patienter avant de m’adonner à toi.
Interminable attente…

Puis,
Enfin, seule,
Enfin, toi,
Derrière ce rideau de pourpre, Deviné,
Ton regard,
Aiguisé aux plaisirs conjugués,

Oui,
M’adonner à toi,
De cette manière,
Par ton art enseignée,
Impudique et provocatrice,
Et ainsi,
En toi charrier,
Mes flots déchaînés…

Je veux être ta furie,
Jusque-là étouffée,
Tout au long de cette journée où, délibérément,
Je t’ai, de mes mots, incendié,

Oui, je serai ton flux et ton reflux,

Nue,
Plongée dans la pénombre de mon alcôve,
Soudain trop obscure,
Une flamme jaillit alors,
Toi,
Eclairant notre rite,
Ombres suggestives, lascives,
Lumières tentatrices, révélatrices,

Mon lit, face à moi,
Moi, qui veux te dévoiler ma fantaisie du soir,
Alors je m’y laisse choir,
Les bras en croix,
Tu me vois…

NXPL-Fantaisie-02

Un instant en suspens,
Puis mon désir de toi me reprend,
Ardent,
Dévorant,
Impatient,

Ma main droite glisse,
Mon ventre palpite,
Elle l’effleure,
De cette caresse de toi seul connue,

Incontrôlable possession…

Mes jambes se replient et remontent à mon ventre,
Révélant ma croupe effrontée,
Inexorablement,
Mes doigts viennent,
L’assouvir, oui…
En allées et venues empressées,
Provoquant cette danse enfiévrée,
Que j’imagine accomplir avec toi,
Sous tes doigts,
Pour toi,

Ta flèche, encore me transperce,
Délice,
Me lèche de son acier forgé,
De son feu rougi,
Combustion spontanée,
Je m’embrase, m’électrise.

Ma danse devient effrénée,

Tes doigts assiègent mes lèvres,
Charnues et gorgées à l’envie,
De mon essence par toi initiée,

Un autre instant,
À mon esprit,
Image de cette essence, par tes doigts, à tes lèvres portée, goûtée,

Excitation suprême,
Ma danse devient endiablée,

Etat second,
Mon majeur s’applique sur mon île baignée des flots,

NXPL-Fantaisie-01

Je la veux succomber,
En rien l’épargner,
À tes furieux assauts,
Toujours la soumettre,
Jusqu’au dernier,

Pas de trêve, tu sonnes l’hallali…

Tes doigts l’abordent, l’avivent, la pincent, la flattent et la meurtrissent, la faisant rouler, fléchir, poindre, se perdre et revenir,
Sans pitié,
Tortueuse éternité,

La marée…
Montante et houleuse s’empare de tout mon être,
Présageant de son raz,

Ainsi suppliciée,
D’un son étouffé,
J’implore ta grâce, mon Maître,
Oui, délivre-moi de ton joug exquis.

Vaine prière,
Pour la captive,

Poursuivant leur invasion dantesque,
Tes éléments me déchaînent, me chavirent,

Douloureuse et puissante,
Ma jouissance,
Par mes gémissements annoncée, Franchit alors mes lèvres,
En cris, poussés, renouvelés, arrachés…

Oui je jouis, de toi, par toi, pour toi…
Et sur tes doigts,
Mon déluge s’abat,

Te voilà fier, satisfait, régnant, tel Poseidon, sur mes flots.

Naufragée,
Plaisir insensé,
Comblée,
Une fois de plus par toi au mystère initiée, révélée,

Mon corps terrassé,
Mon esprit apaisé,

Le voile de la torpeur sur mes yeux apposé,
Clément,
Tu m’abandonnes à Morphée,

Et, à l’aube du jour d’après,
Encore au creux de moi,
Cette douce tiédeur,
La cendre incandescente, toujours
Tu sais…
Il suffirait d’une intention, un souffle,
Pour l’attiser,
Et,
Recommencer…

 

Texte de LadyHawk

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