#10553
Hyménée
Participant

C’est chouette, Tortuegénitale 🙂

Cela me rappelle mon premier orgasme du coeur. Incroyable. Un moment de pure joie : l’orgasme était monté petit à petit à travers le ventre, s’était trouvé un chemin dans ce labyrinthe noué, et bâm ! Un feu d’artifice dans la poitrine. Une vraie félicité 🙂 Je me souviens avoir vécu le truc de façon un peu surprenante : juste avant, j’étais extrêmement tendu, concentré, nerveux, contrit. Je sentais qu’une “bestiole” immaîtrisable avait jailli en moi et tentait de se frayer un chemin. Et puis, le basculement : en un éclair, en un instant, l’acceptation, le grand OUI, l’intérieur qui s’ouvre, les entrailles qui laissent passer le cortège royal. Bâm !

Autant vous dire que pour vivre cela, il faut une certaine dose de bienveillance envers soi-même 🙂 Enfin je crois. Une certaine dose de confiance aussi. Rendez-vous compte : laisser cet autre moi-même traverser mes ténèbres, le laisser m’éclairer de l’intérieur … quelle folie ! 😀

Ces orgasmes sont d’autant plus miraculeux, que je ne sais d’où vient cette intuition de laisser monter l’extase en soi plutôt qu’elle reste confinée dans le royaume de Sodome et Gomorrhe. Comment le corps peut savoir à l’avance qu’il y a extase par là-bas ? D’où cela vient-il ?

Mon hypothèse est que l’on doit vivre cela de façon inconsciente, la nuit, en dormant. Et que le désir fou de vivre cela consciemment vient de là. Ou alors pendant l’enfance, alors qu’on n’est pas agressé par la génitalité toute puissante de la sexualité adulte. Je ne sais pas.

Sinon, en pensant à vous ces derniers jours après vous avoir lu, je me suis rappelé d’un paradoxe que je vous soumets :

Ces orgasmes ne sont pas toxiques, contrairement au plaisir de la cigarette par exemple, laquelle rend accroc et tire à la consommation jusqu’à fumer sans prendre de plaisir véritablement. Uniquement parce que les principes actifs de la drogue tiennent votre volonté et votre désir.

Pourtant, le plaisir d’un super O’ est extrêmement intense. Je n’ai jamais rien connu de meilleur 🙂

Alors, quand on arrive proche du but, on a très envie, tout le temps. Cela devient une obsession. Tous les stratagèmes sont bons pour atteindre l’objectif pressenti. Et il faut cela. C’est nécessaire, je crois, pour le lâcher prise total. Enfin, en tout cas, pour moi, ça l’a été.

Je me souviens avoir eu peur de “tomber dedans” et de ne pouvoir en ressortir, de me marginaliser, d’être assouvi à ces pratiques. Troquer ma vie pour celle d’un Junkie, d’un éternel errant. Il y avait une vraie angoisse … équivalente au plaisir ressenti. C’était en fait un contrepoids 🙂

Mais il ne faut pas avoir peur de “tomber dedans”. De se laisser aller. De se laisser submerger.

Car ce n’est pas toxique. Ce sont des moments extraordinaires, d’une intensité torride, d’une longueur indécente … Et qui laissent un beau souvenir une fois vécu pleinement … jusqu’à la prochaine fois … mais sans urgence. L’envie vient par vagues. Insaisissables. Immaîtrisables. Les vagues sont les reines. Elles cajolent celles et ceux qui savent flotter sans résister.

Merci à vous tous : ces discussions me font revivre un long chemin, dont je laisse une trace ici.

J’attends ma Muse.

Bonne nuit