#11084
Hyménée
Participant

Bonsoir,

J’ai eu l’occasion ces dernières semaines d’avancer dans cette voie : le contexte était proprice, et je me sentai mûr pour oser ouvrir des portes.

Je suis assez surpris de ma découverte. J’ai commencé à en parler ici :

Expérience et questions…

Mais c’est de l’état modifié de conscience dont je voulais parler ici.

Je n’aurai pu imaginer qu’un jour, je considérerai l’Eros comme génant l’épanouissement de ma sexualité. C’est assez perturbant en fait, même si je m’y suis fait désormais, et j’espère pouvoir vous expliquer pourquoi.

C’est quoi l’Eros ? C’est ce désir amoureux qui vous pousse à l’autre, qui éveille le désir sexuel. C’est par exemple, ces photos de filles dénudées dans la colonne à droite de cette page.

C’est une projection vers l’extérieur de soi, vers un objet de désir. C’est la projection sur un fantasme.

Et je ne pensais pas qu’on pouvait vivre sa sexualité autrement. Cela a été toujours été un moteur libidinal extraordinaire pour moi, comme pour vous. Ca l’est toujours d’ailleurs.

Mais j’en ai découvert un autre, qui me mène à un plus grand plaisir.

Cela me rappelle un témoignage que NXPL avait publié, mais je ne sais plus où : l’un d’entre nous expliquait que contrairement à ce qui était conseillé dans le traité, fantasmer lui limitait son plaisir. Il préférait tout simplement être connecté à son corps, plutôt qu’à ses fantasmes.

J’avais lu cela avec beaucoup d’intérêt, mais n’avais pas bien compris à l’époque la portée du propos, tant les projections érotiques tiraient ma libido vers les sommets.

Aujourd’hui, je tire un plaisir assez incroyable en activant mes pulsions sexuelles au moyen du Vice et de mes fantasmes cérébraux, qui me font atteindre un plateau orgasmique sans cesse renouvelé. Mais quelque chose me tire plus loin.

Il me faut faire une négociation intérieure avec une partie de moi-même (ego, eros, psyché). Je dois m’en détacher, oublier les orgasmes que cela me procure, pour m’envoler vers un autre plan de conscience.

Ce plan ne m’apporte rien d’autre qu’un plaisir plus vaste, plus subtil, plus stable. Pas de visions, pas de révélations. Rien d’extralucide. Rien. Juste un plaisir différent de l’orgasmique tumultueux, extraordinairement pur et intense, de l’ordre la maîtrise sans effort, telle qu’on peut le vivre en se réveillant d’un rêve érotique lors d’une sieste dans un hamac à l’ombre des arbres en pleines vacances d’été, sans avoir faim ni soif, mais juste en profitant de cette érection douce qui dure, les yeux mi-clos, poursuivant sans effort le rêve éveillé, profitant de la chaleur de l’après-midi.

Un truc finalement très simple, qui se cumule avec les orgasmes prostatiques qui se poursuivent par ailleurs.

Le sentiment d’arriver enfin à arrêter le temps, là où on rêve depuis toujours de l’arrêter.

Ce qui me fait écrire que cet état de conscience modifié, est en fait l’état de conscience le plus normal qui soit.

Je vous embrasse