#12071
Hyménée
Participant

Bonsoir,

Fréquenter la même masseuse a un avantage indéniable : elle connait votre corps et sait rapidement le prendre en main, pour peu que vous la laissiez faire.

Ce soir, je lui ai présenté mon Aneros Vice, que j’avais introduit la dernière fois dans la discussion. Mon secret désir était de voir des étincelles dans ses yeux. J’y ai lu une découverte totale, une incompréhension. Quel étonnement : elle a une telle intuition, que j’étais persuadé qu’elle “saurait” en le manipulant. Et bien non.

C’est un beau moment : prenant l’objet dans ses mains, elle le soupèse, et instinctivement, comme un enfant sait immédiatement faire fonctionner un smartphone, appuie là où il faut pour lancer les vibrations.

Dans ses mains, je les trouve très puissantes. Trop. Quasi agressives. C’est stupéfiant. Seul, je n’ai pas cette perception, car trop pris par la promesse de l’extase. Dans ses mains douces, le contraste est choquant.

Je lui explique l’extase que cela provoque en moi, en tentant de faire un pont avec ce que je ressens lorsqu’elle me masse, pour qu’elle comprenne : les bouffées de plaisir qui partent du bassin pour remonter la colonne vertébrale et s’évanouir un peu partout. Elle m’écoute, réceptive, acquiesce de petits hochements de tête, puis pose l’objet à côté du matelas sur lequel nous sommes nus :

Je m’attendais à de l’inattendu. Une réaction de sa part à mon endroit. Une idée, une émotion, une question, quelque chose. Rien. L’objet est écarté 🙂

Cela fait quelque temps que l’envie de vous raconter une séance de massage est née en moi. Je le fais ce soir, sous l’emprise de ses bienfaits. Cela vous donnera, je l’espère, des idées, des intentions, des envies. De nouveaux désirs. 😀

Le massage à commencé sur le ventre comme d’habitude. Les fesses, le dos, les épaules sont entrepris avec fermeté. Le contact de ses mains me sort d’une bonne semaine de boulot pleine de rebondissements. J’apprécie d’être chez elle avec elle, seuls au monde, petites bougies, musique douce, ambiance parfumée et tamisée.

On est au clair tous les deux : j’aime qu’elle fasse monter le désir en moi, j’aime lui dire que je la désire, et elle sait que je ne la croquerai pas. Alors, elle sait qu’elle peut y aller franchement.

C’est un peu comme une relation platonique basée sur le désir d’un amoureux (transis) à son aimée (flattée). Mais avec la grâce de la présence du corps de la bien-aimée, de ses massages, de ses caresses. Mais sans ses baisers. Sans le frottement des sexes. Sans éjaculation. Sans consommation de la pulsion.

Mon corps se détend. Elle caresse furtivement l’entrejambe qui commence à s’ouvrir, puis poursuis son massage, prend mes fesses à pleines mains, les balance de gauche à droite, repart sur la colonne vertébrale, s’huile à nouveau les mains, reprend l’exploration.

Elle sent que mon corps se réveille et accueille. Elle est douée, et sait qu’il faut se concentrer sur l’entrejambe pour ouvrir le corps, ne pas s’y attarder au début, mais plutôt décontracter le corps en son entier.

Je me cambre sans le vouloir, signe évident de satisfaction : les muscles de mon dos, auparavant tassés par la gravité, s’expriment et se déploient. Aaah ! Les bras suivent le mouvement et s’étirent autant que les jambes.

Nous y voilà ! Je ne sais si c’est le fait de la connaitre maintenant, ou de lui avoir présenté l’aneros, mais je ne pense plus à tout cela. Je suis au-delà. Je sais que la finalité est de m’abandonner à ses caresses.

J’écarte, elle en profite pour masser les muscles fessiers, ce qui a pour effet de monter la croupe, qu’elle accueille à pleines mains. Elle facilite le mouvement par son massage, en encourageant le bas du dos à se cambrer. L’ouverture se propage dans tout le corps.

Ses caresses fugaces se rapprochent des bourses que les ongles gratouillent, puis s’attardent sur le périnée. Régulièrement, l’énergie gonfle et remonte la colonne vertébrale. Je râle.

Je sens que l’orgasme intérieur se prépare petit à petit. Elle le sent et le désire (car client satisfait, client qui revient), et arrive à trouver les gestes qu’il faut pour le faire monter. Toujours en partant du périnée qu’elle masse consciencieusement. S’attardant sur les muscles autour de l’anus qu’elle ne ménage pas et qui maintenant palpitent. S’étalant du bas du dos jusqu’au cou. Pour revenir ensuite en bas, et de tant en tant caresser ma verge, mais sans s’attarder, car elle sait sinon que le plaisir montra au gland. Variant massage pleines mains, avec effleurements, avec glissements de doigts, avec crissements d’ongles

J’ai envie d’elle. Je lui murmure. Je sens qu’elle sourit intérieurement, et ne fait pas attention. J’imagine son regard. Elle s’oblige à le cacher, mais pourtant il m’est arrivé un court instant de le surprendre libre : alors que je levai la tête, il s’était déjà enfui derrière une nécessaire retenue, afin d’éviter tout débordement. Ce regard est absorbé, perçant, concentré. Elle regarde comment la peau réagit, comme les muscles palpitent, détend ce qui est inconsciemment tendu. C’est comme si elle était en incantation, ordonnant à l’extase de prendre ses aises.

Elle aime ce qu’elle fait. Elle me l’a dit. Masser les hommes ainsi est un vrai plaisir. Je veux bien la croire. Mon métier me procure aussi beaucoup de plaisir !

Une fois l’orgasme intérieur éparpillé et papillonnant, je me redresse, m’assied en tailleur à côté d’elle, et la remercie en la caressant, lui exprimant ma gratitude.

Une gaule d’enfer ne me quitte pas, et c’est vraiment très agréable d’être encore noyé dans le désir, alors que le plaisir m’a submergé. On fait comme si je ne bandais pas. C’est finalement pas très important. L’important est de conserver l’état de désir.

En début de séance, je lui avais demandé si je pouvais la masser aussi. Je la prends dans mes bras, mets un peu d’huile sur les mains, et lui masse le dos, les fesses. Je lui explique en prenant ses fesses à pleines mains, que j’aime quand elle le fait aussi. J’essaie de lui faire comprendre physiquement le plaisir qu’elle me procure. Elle me titille les seins, je lui rends la pareille et sent avec émotion qu’ils durcissent. On se regarde. Je cherche une finalité, que je ne trouve pas. Alors, je la prends dans mes bras, me rallonge, et nous poursuivons.

Elle y met une ardeur renouvelée, et je prends petit à petit conscience qu’elle se concentre sur le périnée, qu’elle masse désormais vigoureusement, comme si elle voulait en faire sortir quelque chose.

Je fantasme : est-elle en train de travailler ma kundalini ? Ce serait tout comme : elle ne me ménage pas, balançant mon bassin de gauche à droite, faisant jouer mes jambes afin de les détendre et qu’elles s’écartent naturellement. Que je suis raide ! On travaille ma faiblesse, en jouant sur cette belle énergie qui se promène maintenant dans mon corps. Elle revient sur les muscles intimes, insiste sur le périnée et ce qu’il y a autour. Je me laisse faire. Je DOIS me laisser faire. Je m’envole.

Ce qui est étrange, c’est qu’elle n’a jamais fait état d’une quelconque connaissance des arts yogiques ou taoïstes, répondant toujours par un visage incrébule à mes interrogations. Je ne sais pas : elle doit suivre une intuition et lire le corps des autres.

Une vraie leçon de vie

Voilà. Il est temps pour moi d’abandonner.

Bonne nuit