#24539
Andraneros
Participant

Cette exploration cachée, indirectement vécue comme honteuse et en conséquence culpabilisante a plusieurs causes :
– 1) le poids de notre culture, tout ce qui est anal est sale… donc tu es un pervers ;
– 2) la peur de l’échec qui justifierait a posteriori l’interdit ressenti pesant sur cette exploration, ça ne marche pas parce que ça ne pouvait pas marcher… donc tu est un imbécile ou un sacré naïf ;
– 3) la peur de faire souffrir sa compagne, tu vas chercher ton plaisir tout seul… donc tu m’abandonnes ;
– 4) la peur du rejet de sa compagne, tu vas chercher ton plaisir dans le cul… donc tu es homosexuel et tu trahis notre relation hétérosexuelle.

Il me semble difficile d’effacer ces obstacles en une seule conversation. Que faut-il pour y parvenir :
– 1) Il faut une information objective, raisonnable et dépassionnée ce qui demande du temps et un esprit ouvert pour y accéder, pour l’analyser et pour modifier son cadre de référence.
– 2) Il faut être confiant en son propre développent sensuel, ce qui peut demander à certains de développer leur confiance en eux de façon plus générale.
– 3) Il faut créer si nécessaire et renforcer dans tous les cas la confiance au sein du couple afin que l’autre soit profondément persuadé que cette exploration ne peut que renforcer la relation mutuelle.
– 4) Il faut convaincre l’autre et lui prouver quotidiennement que la découverte de cette jouissance anale, rectale et prostatique n’est en rien une trahison mais au contraire l’occasion d’un renforcement extraordinaire de la relation. En vivant des orgasmes internes et assimilables à ceux de la femme l’homme apprend à mieux l’accompagner dans sa propre jouissance.

En ce qui me concerne je suis passé :
– par la phase de l’exploration cachée,
– puis par celle pendant laquelle ma femme a découvert que je faisais « des choses » ce qui a conduit à un moment de crise et d’explication douloureuse,
– puis par celle où elle savait en refusant de s’y intéresser tout en en souffrant encore un peu,
– puis par celle où sa souffrance a laissé la place à la sérénité quand elle a compris que non seulement je ne l’abandonnais pas mais qu’au contraire je m’occupais d’elle avec de plus en plus de tendresse, de plus en plus de patience,
– puis par celle où elle m’a dit que je pouvais utiliser mon jouet sans problème,
– puis par celle où elle m’a demandé de mettre mon jouet pendant nos ébats,
– et enfin par celle où, libérée par mon évolution, elle est redevenue active dans la recherche de sa propre jouissance.

L’exemple de l’évolution de mon couple ne doit en rien être reçu comme une leçon, seulement comme un témoignage, une expérience toute personnelle qui peut donner espoir à ceux qui connaissent cette difficulté. Cette évolution a pris de très longs mois mais les efforts, qu’elle a demandés à l’un comme à l’autre, ont porté leurs fruits, des fruits magnifiques.

Bon cheminement à tous.