#26742
eveilletajoie
Participant

En voilà de bonnes questions !

Pour la première, je ne parlerais pas de malédiction, ni de chance d’ailleurs. C’est comme ça et c’est le reflet profond de ce qui se passe chez moi, et en ce sens c’est un superbe révélateur de plein de choses chez moi telles que:
– mon rapport à moi-même, ma self-estime et mon droit à l’amour et au plaisir: est-ce que je m’aime assez pour me vouloir autant de bien et me laisser le droit de jouir pleinement ?
– mes images du masculin, du féminin et d’une sexualité d’homme: malgré toute l’ouverture d’esprit dont je pensais faire preuve, je ne suis pas toujours à 100% à l’aise avec le fait de posséder et d’utiliser des sextoys “pénétrants”, de stimuler mes seins, mon périnée, mon anus et ma prostate. quant à jouir jusqu’à gémir, perdre le contrôle de mon corps etc… j’avoue que c’est malgré tout profondément lié dans mes images mentales au monde des femmes. j’ai d’ailleurs longtemps fantasmé sur ce que je ferais si je pouvais incarner un corps féminin pendant une journée… finalement tout cela est accessible, mais c’est un sacré chemin
– le lien entre mon sexe, mon coeur et ma tête. comment cette dernière prend souvent le contrôle des choses et m’empêche de me laisser aller
– et plein d’autres choses encore: fatigue, hygiène de vie, lien à ma compagne…
bref, ça vaut un excellent coaching-thérapie – avec de belles récompenses à la clé

pour la deuxième, bien sûr ces mois de découvertes ont complétement transformé ma sexualité et mon rapport à mon corps, je suis plus sensuel, je trouve du plaisir ailleurs que dans mon sexe et je n’ai plus du tout le même rapport à l’éjaculation. mon énergie sexuelle est différente et pour l’instant je n’ai plus recours à une masturbation régulière pour m’apaiser ou me faire un petit shoot d’endorphines… avec tout ce que ça comporte de chouette (libération d’une forme d’addiction, amélioration du lien avec moi-même et avec l’autre) et de difficile (forcément, quand on n’a plus cette pratique régulière qui apaise et rééquilibre, les émotions et fluctuations d’énergie sont plus fortes)
j’avoue que pour l’instant mon absence de sexualité avec ma compagne me gêne moins qu’avant car je me demande comment je vais aborder nos rapports intimes avec toute cette évolution personnelle. j’ai à la fois un immense besoin de contact très charnel, avec tout mon corps, mes mains, ma bouche… qui reflète aussi certains manques affectifs… et un certain détachement par rapport à mon propre sexe, et l’envie de faire participer tout mon corps. comment va-t-elle réagir à tout cela? mystère…

bref, je suis plutôt heureux de tout ce chemin, et le choix de faire un blog pour partager ma vision de la sexualité masculine en pleine évolution est parfaitement en phase avec tout ça. c’est important pour moi de pouvoir poser les hauts et les bas – notamment via le blog – pour ouvrir la porte à tous ceux qui comme moi, doutent et cheminent

j’ai évidemment une envie très forte de retrouver les hautes sphères de mes orgasmes passés tant ils étaient gratifiants et bons pour tout mon être, et en même temps j’ai la vie d’un père de famille, très impliqué dans son travail… si je savais décoller à chaque séance, comment est-ce que je gérerais ça dans ma vie? n’aurais-je pas envie de faire une, deux, trois séances de deux heures par jour, pour rester perché dans ma bulle? quid de l’impact sur ma vie personnelle et professionnelle? je n’ai pas envie non plus de me retrouver, comme certains mystiques, isolé des autres, parce que trop souvent dans un autre monde.

bref, j’aime ce chemin, même s’il est plus difficile en ce moment parce que je reste aptère, les yeux rivés sur les nuages
je suis en train de mettre à rude épreuve ma maxime de vie, qui est:
“il n’est pas une chose en ce monde, si difficile semble-t-elle, qui ne devienne légère à force de pratique et d’expérience”
l’avenir me dira si j’arrive au fil de ma pratique à dépasser de plus en plus régulièrement mes propres barrières