#27475
bzo
Participant

je sors de mon lit, je suis encore nu comme un ver,
un ver pris à l’hameçon du plaisir

deux heures à peu près,
très certainement ma séance la plus longue en aneroless à ce jour, à cette nuit,
minutes divines, ai-je eu des orgasmes? ai-je eu des super O?
Je ne sais pas, quelle importance quand le plaisir est si intense,
si inlassablement intense, si perpétuellement intense à chaque instant,
une densité confondante, entrecoupée de quelques courtes pauses
pour reprendre mon souffle, mes forces

peut-être était-ce constamment des orgasmes?
Tout ce que je sais, c’est qu’à un moment donné,
après une vingtaine de minutes j’ai décollé et je n’ai plus atterri,
j’aurai pu rester ainsi toute la nuit tellement c’était devenu facile

j’étais entraîné, j’étais entraîné par un torrent,
il n’y avait qu’à suivre son maître, j’étais attaché à lui par une laisse, une laisse d’amour,
je n’avais plus qu’à courir, sauter, zigzaguer, aboyer mon plaisir derrière lui,
j’étais entraîné éperdument, j’avais confiance aveuglement,
il était mon seul guide, je m’étais remis entièrement entre ses mains,
il pouvait faire ce qu’il voulait de moi,
me faire sauter d’une falaise, courir dans la gueule du loup,
oh oui en fait j’étais dans la gueule du loup,
il me labourait de ses dents, il me mâchonnait, me déchiquetait,
les tripes à l’air, je continuais de courir joyeusement derrière lui
tandis qu’il se retournait de temps à autre pour replanter férocement ses crocs en moi
dans un grand sourire complice et amoureux

me suis arrêté finalement,
suis rester couché pendant un long moment, j’avais l’impression de léviter sans corps,
le plaisir n’était plus là
mais il était encore là omniprésent malgré son absence
comme un tapis volant qui me portait encore,
je n’avais pas encore réintégré ce corps tout à fait,
je refaisais mon chemin lentement vers lui, je le réintégrais peu à peu,
j’y retrouvais ma place,
où étais-je?
mais où étais-je donc?
en tout cas j’y étais bien, sacrément bien