l’intensité est bien revenue,
la fièvre brouillait tout, la fièvre estompait tout,
m’avait bouché l’horizon,
la grisaille était descendue sur ma chair,
me coupant de mon soleil intérieur
à quel point on se sent vivant
la vie-même concentré à 100% sans rien qui la dilue,
la puissance de ce plaisir,
il n’y a rien d’autre qui existe,
non vraiment,
tout le reste meurt à petit feu
ma chair éblouie, ma chair houleuse, ma chair fiévreuse
et ce petit ego, ce petit lego
comme un oiseau sans ailes
dans ce nid de barbaque en combustion
ce petit lego perdu, perdu loin de sa boîte,
n’est plus que frémissements, vibrations, tremblements pour le moment
dans son nid de chair aussi dans tous ses états
vol immobile,
me suis élancé vers nulle part
avec grâce
une femme m’a pris dans sa main,
m’a recueilli quelques instants,
m’a réchauffé, m’a fait voguer sur l’océan
au loin