#29453
bzo
Participant

À ce sujet, nous n’avons plus de nouvelles de Naomi

elle doit être en vacances à mon avis,
elle peut sans doute se permettre des vacances prolongées,
pas d’obligations de revenir à une date ferme

cela fait déjà un certain temps pour moi
qu’il n’est plus question uniquement de plaisir
mais d’une certaine forme d’épanouissement et de réalisation de soi,
dans le plaisir, par le plaisir

ce plaisir mûrit
et semble de plus en plus acquérir la capacité de mûrir,
c’est ce que je sens désormais en moi,
c’est un plaisir mûr, délicieusement mûr
qui au plus il mûrit, semble acquérir la capacité de mûrir toujours plus

il se nourrit de lui-même dans ma chair,
indépendant de moi quelque part,
resplendissant tranquillement chaque jour toujours un peu plus
quand nos chemins se croisent

plusieurs fois aujourd’hui au boulot,
assis aux toilettes, dans cet endroit exigu,
ma main sur mon pubis, touchant un peu la base de ma verge,
l’autre main juste posé sur ma poitrine, bougeant de temps à autre
et des contractions éveillant la mer dans mon bassin,
je n’étais plus du tout là,
j’étais envahi par une douceur infinie, de la soie à perte de vue en moi
et j’occupais un tel espace,
il n’y avait plus de limite à l’espace que j’occupais dans ces toilettes d’à peine 1 ou 2 mètres carré

en-dessous de moi, comme cela dansait, une houle si lascive entre mes reins,
mon bassin semblait une couche en fête
où un couple s’était donné rendez-vous pour faire l’amour,
je sentais chaque de leurs gestes, chacun de leurs effleurements,
je les sentais se coordonner l’un à l’autre,
se coller l’un à l’autre, se décoller, recoller leurs peaux, leurs muscles,
ils se séparaient, ils se réunissaient,
je les sentais s’éloigner par moments comme pour prendre leurs élans
pour fusionner toujours plus fort l’un à l’autre,
ainsi par moments, ils semblaient ne plus former qu’un,
c’étaient des moments pleins, parfaits,
il n’y avait plus rien à ajouter

leur va et vient en moi m’emportait toujours plus loin,
me faisaient occuper toujours plus d’espace,
je grandissais et devenais de plus en plus léger,
la chaleur se faisait de plus en plus caressante, de plus en plus feutrée, de plus en plus dense,
dansez, dansez, dansez en moi

depuis hier, ma main désormais pour éveiller ce pôle masculin en moi
se restreint, juste frôle au lieu de prendre à plein main,
juste frotte, touche à peine au lieu d’y aller avec toute la paume et les cinq doigts

c’est tellement plus puissant et précis ainsi
et puis une telle progressivité du plaisir aussi se met en place,
c’est une douce pente désormais,
une douce mais irrésistible pente
que je gravis tranquillement,
où je décolle tranquillement,
et tout l’espace semble m’appartenir
que je remplis de chaleur, de vagues douces, de frissons,
de courants de miel, de voilages feutrés remuant,
de requins d’amour apparaissant brusquement de nulle part
et repartant d’un coup de queue après avoir planté leurs dents tendrement,
laissant derrière eux des sourires de braise dans ma chair
des soleils mordorés, rougeoyants