#29822
Jieffe
Participant

Epicture

Oui, je comprends ce que tu veux dire. Il faudrait alors dissocier orgasme et jouissance? Et ça, je m’en sens incapable. La jouissance prostatique, qui d’ailleurs se nomme plaisir prostatique, et non jouissance prostatique, n’a pas de fin. Pas de fin libératoire. Elle ne met de terme à rien, et provoque même bien souvent chez celui qui l’expérimente l’envie de recommencer.
Alors oui, certainement, j’ai mal interprété le terme jouissance.

C’est peut être justement de là que vient la grande difficulté de certains (dont moi) à se laisser porter par ses sensations : le desir d’une jouissance qui serait un aboutissement, une fin, un terminus, un état d’âme ultime et indépassable

Oui, je pense que c’est une difficulté qu’il faut dépasser. Au stade où j’en suis, je n’ai pas connu de fin, de terminus, et je ne pense pas que cela existe pour ce type de pratique. Mais tu n’en as plus besoin. Le plaisir que tu viens de connaître est si intense, si satisfaisant que tu ne penses même plus à cet arrêt que tu as désiré. J’ai connu ce stade, pendant lequel on se pose la question de comment est ce que cela se termine, conditionné par des années de pratique pénienne. C’est ici à mon sens que le féminin entre en jeux, c’est en cela aussi que ce type de plaisir ressemble tellement au plaisir féminin.

C’est plutôt un voyage sans fin, dont l’altitude augmente peu a peu. Il n’y a pas d’atterrissage, il n y a que montées et descentes. C’est un vol sans autre destination que les hauteurs du plaisir.

Oui, je pense que c’est tout à fait ça. C’est cette bascule qu’il faut faire, mais elle se fait (en tout cas dans mon cas) tout à fait naturellement. Comme je l’ai écrit, hier soir par exemple, au bout d’une demi heure (c’est ma durée fétiche… ) le jeu s’est calmé. Est ce moi inconsciemment, consciemment, d’épuisement, le plaisir qui s’en est allé? Je ne sais pas, mais les seuls mots qui me viennent sont ‘Oh putain’. Il est probable que j’aurais pu continuer, ou relancer la machine (ça je l’ai déjà fait à plusieurs reprises). La demi heure est ma durée fétiche, peut-être parce que mon corps dit stop, on fait une pause, j’ai besoin de reprendre des forces. Mais il n’y a pas d’idée de fin telle que nous la connaissons, un pic orgasmique qui met fin à toute activité. Pas pour moi en tout cas au stade où j’en suis.

je veux pouvoir me dire que je suis en train de le vivre

Et bien pour rebondir sur le découplage de Bzo, tu ne pourras te le dire qu’après coup, parce que sur le moment, tu n’es pas en capacité de te rendre compte de quoi que ce soit. Enfin, c’est comme ça que je le vis. Je souligne juste ce point pour illustrer ma réponse maladroite sur ce fil.

Je pense que tu mènes de très bonnes réflexions Epicture, tu cherches à mon sens du bon côté, mais j’avoue avoir du mal à déterminer à quel stade tu en es. Tu dis éprouver du plaisir, mais il semble ne pas te suffire? Pourrais tu m’éclairer à ce sujet?

Bises à toi.