#31274
bzo
Participant

ces derniers temps je ne pratique plus du tout en journée,
finies les micro-séances dans les toilettes sur mon lieu de travail
ou dans la petite salle de gym sous les toits, toujours sur mon lieu de travail
ou même chez moi

mon plaisir a pris une telle consistance, une telle épaisseur désormais,
est devenu tellement plus grand que moi,
le soir, après avoir vaqué à mes occupations, mangé, m’être détendu, regarder un film, lu un livre,
à un moment donné, l’appel aura lieu,
l’appel au sacre de la chair, l’appel au sacre dans la journée
car le plaisir dans notre chair, c’est sacré, c’est un sacre,
le retour à la nature, le retour à l’animalité,
la fusion dans la chair, la fusion au monde,
au vrai monde,
pas celui qu’on a construit au cours des siècles,
non, celui qui se meurt lentement autour de nous, à cause de nous et en nous aussi

alors la séance, c’est un moment de renaissance,
de renaissance à nous-même,
de renaissance à la nature, à l’animalité,
au sacré en nous, à la possibilité d’un sacre en nous,
d’un sacre de la chair dans l’instant,
d’un sacre dans la journée,
de fusion, de communion dans notre chair

ce qui se met en route en moi, c’est une vaste libération à tellement de niveaux,
ce qui vit en moi, ce qui va monter en moi,
fait sauter tellement de chaînes, tellement de tabous, tellement de barrières,
ma chair chante, ma chair danse,
j’aime, j’aime, j’aime,
j’aime ce être que je suis pendant ma séance, il est tellement enrichi, il est tellement affranchi,
il est tellement surprenant, tellement plein de toutes sortes de ressources de sensations, d’enivrements,
ce que je découvre en moi, au-delà de ces tombereaux de plaisir, de ces extases,
de ces sensations folles, tellement affolantes, tellement affolant ma chair,
c’est beaucoup de mystère aussi,
que s’est-il passé là, comment cela a-t-il été possible tout cela?

mes séances sont devenues tellement plus grandes que moi,
je ne peux plus rien retenir, je ne veux plus rien retenir,
une vérité, une vérité de mon être est monté au jour,
s’exprime là,
une coupe verticale de ma peau jusqu’au plus profond de mes abysses, se laisse entrevoir là,
je veux vivre cela, continuer de vivre cela
et aller encore plus loin
car il y a moyen d’aller toujours plus loin,
pas de limites,
il n’y a pas de limites

j’ai déjà maintes fois évoqué mon absolu droit à me contredire d’un jour à l’autre,
j’expérimente, je fonce, je suis subjectif,
j’aime, j’aime, j’aime,
dans ce journal j’ai déjà écrit que je dirai tout, essaierais de ne pas trop exagérer,
de ne pas trop raconter n’importe quoi
ou du moins de rectifier le tir le plus honnêtement possible

ce qu’un peu plus haut je déclarais un peu trop catégoriquement,
à savoir que mes parties génitales, je ne voulais plus les toucher avec la main,
que c’était des injections trop fortes, que cela créait un déséquilibre et blablabla,
c’était n’importe quoi, bien sûr

oh, cette période de quelques jours où je n’ai chipoté mes bijoux de famille qu’avec mes cuisses
et éventuellement mon ventre quand j’étais en chien de fusil,
a été délicieuse, et très riche en enseignement
mais à un moment donné je me suis rendu compte qu’il manquait sérieusement quelque chose
malgré l’extraordinaire finesse, délicatesse des sensations ainsi obtenues,
il manquait ces injections massives d’ondes mâles

le fait est que quand j’ai pratiqué plusieurs semaines
en chipotant mes parties pratiquement uniquement avec la main,
j’avais finalement eu la sensation aussi qu’il manquait quelque chose sérieusement,
c’est alors que je suis passé aux cuisses exclusivement

mais là maintenant que j’alterne tantôt avec les cuisses, tantôt avec les doigts,
tantôt un mix des deux, tantôt la main dans mon anus-pussy,
tantôt les mains justes courant sur le reste de mon corps
et faisant remonter une contraction ainsi les jambes bien écartées,
pour la première fois je sens une tellement grande liberté en moi,
je sens la volupté courir librement,
je sens mon désir libre, libre de s’exprimer comme il veut

que la volupté s’exprime sans frein,
c’est bien cela que je ressens désormais,
quel chant, quel merveilleux chant,
j’ai l’impression d’être enrobé dans une félicité de la chair,
une sensation de galoper dans de grands espaces,
d’encore plus vastes mondes se profilent à l’horizon,
on est si petit dans notre chair dans ce monde, tellement emmuré,
toute cette magie est tellement la bienvenue