#31857
bzo
Participant

toute ma quête depuis mes débuts en aneroless,
a été de reproduire un acte sexuel,
un acte sexuel avec moi-même

me faire l’amour,
mettre cela en pratique, faire fructifier ces mots dans la pratique,
enrichir les gestes, faire chanter les mains,
accroître la houle dans mon bassin

créer de toutes pièces un acte sexuel avec soi-même,
en partant de zéro, pas de sexe masculin, pas de sexe féminin au début, rien,
je pressentais juste que c’était possible ainsi
et arriver peu à peu à ressentir les deux en soi,
sentir les deux naître peu à peu en soi, pousser, prendre forme, germer, prendre peu à peu vie
commencer à vibrer, commencer à frémir,
commencent à se chercher, commencer à s’attirer

ce corps va être partagé quelques instants mystérieusement
déterrons le féminin, exhumons le féminin,
sortons-le de sa tombe où il a été placé à la naissance,
redonnons-lui vie, invitons-le à vivre en nous,
invitons-le à vivre en nous un acte d’amour

mes mains , caressez ce corps,
cette chair comme une liane ondule à présent, sans frein et sans tabou,
mes doigts , visitez cette fente au milieu du bassin,
fouillez, touillez, dans cette fente,
faites trembler cette vieille carcasse soudainement si emplie de bonheur,
soudainement si emplie de vibrations, de frémissements, de chaleur

tant de volupté, tant de gémissements, je ne savais que j’en étais capable,
chaque jour désormais, mes séances sont un lent et un long éblouissement,
un chant tellement puissant naît en moi, s’élève en moi,
une félicité voluptueuse dans la chair,
une félicité voluptueuse, généralisée dans la chair
comme un chant de vie,
intense et joyeuse célébration

homme-orchestre, je me sens vraiment comme un homme-orchestre
avec plein d’instruments accrochés par des bouts de ficelle, de sparadraps, de tous les côtés,
je peux tout désormais, plus rien de l’acte sexuel me manque,
je me fais l’amour, comme je me fais l’amour!

tout est utilisé, recyclé, pas une partie de mon corps qui ne participe,
les caresses sont rendues envoûtantes, voluptueuses, ineffables
grâce à mes parties génitales qui dansent inlassablement avec mes cuisses,
comme ils dansent ensemble, ceux-là,
ils se serrent, ils s’écartent, des figures de style à ne plus en finir,
combinés à mes caresses, aux ondulations de mon corps,
quel entrelacement voluptueux,
comme deux corps qui se frottent, qui se serrent, qui se caressent,
qui cherchent à communier, qui cherchent à fusionner

arrivent à rythme plus ou moins régulier, les contractions,
montent les contractions avec leur cortège de vibrations provenant de la prostate,
celle-ci qui est pourtant la porte vers le féminin,
la porte par laquelle elle peut passer pour prendre possession de mon corps,
en même temps avec les contractions,
se chargent aussi d’apporter toute la puissance qu’il faut aux coups de rein,
cette sensation d’un bout de chair bien dur, bien dressé, gorgé de sang,
me pénétrant, remontant dans mes entrailles,
masculin et féminin sont entrelacés, emmêlés, collaborent, intervertissent les rôles
les organes mâles se chargent de procurer le nectar pour les caresses,
la prostate se charge aussi des coups de queue,

j’ai démêlé tout cela, j’ai emmêlé tout cela,
tout est bien synchronisé, tout fonctionne à merveille,
je garde les mains éloignées de mes parties génitales à nouveau,
il le fallait, je l’ai toujours su quelque part,
malgré mes expériences très fortes il y a pas si longtemps
mais c’est devenu tellement puissant, tellement riche, tellement fin, ainsi,
l’équilibre est parfais désormais,
l’expérience est totale,
l’expérience est sans limites