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@bzo, je comprends ce que tu dis : Le corps, via le plaisir et le désir, prend les commandes. Et si il est accroché à des habitudes posturales, le corps ne bouge pas grand-chose.

Mais tu dis : J’ai brisé, j’ai cassé, je laisse tout faire. C’est bien ton JE qui parle, ton TOI. Tu exerces bien une action, ou une non action, mais issue de ta volonté mentale, et pas corporelle.

Cette volonté, qui dirige l’action que TU inities, ou que TU laisses faire, proviens bien comme le souligne @andraneros, d’une mise en relation entre tes sensations et tes actes.

Pour que mon corps prenne les commandes, si je ne fais rien, il ne se passe rien. Si je ne pratique pas, il ne se passe rien, et quand je pratique, quelle que soit la posture, les mouvements ou le jouet que j’utilise, le corps ne prend pas les commandes, du moins pas comme tu le décris. C’est toujours moi qui agit. Et cette action, ou cette non action, placée au bon moment, au bon endroit, conduit à une augmentation du plaisir et du désir. Si je veux qu’un jour le corps prenne les commandes, il faut bien que je fasse quelque chose, car si je ne fais rien, il ne se passe rien.

Et si j’accuse une partie de moi-même, une part rationnelle, comme responsable, voire coupable d’une progression que je pourrai éventuellement considérer comme trop lente (ce qui n’est pas mon cas, je ne considère pas ma progression comme trop lente), ça ne sert à rien. C’est comme pisser dans un violon comme dit l’expression populaire.

Donc, peu à peu, à force d’actions répétées, de réflexion sur ce qui peut gêner ma progression et en améliorer les conditions, les sensations en provenance de mon corps progressent et s’amplifient, et peut-être un jour, mon corps prendra les commandes au sens ou toi tu l’entends, et à ce moment-là les sensations submergeront ma rationalité, qui n’aura plus cours, et mes mouvements ne seront plus commandées par mon action. Cela sera une conséquence de la submersion, pas parce que j’aurai dit à ma rationalité : tais toi ! Elle se taira d’elle-même pour ainsi dire. Je le sais, parce que c’est ce que je perçois en filigrane dans mes récentes expériences, et c’est ce que j’ai toujours su parce que c’est comme cela que ça se passe dans d’autres domaines.

C’est pourquoi j’affirmai dans l’un de mes posts : “Le lâcher prise est un faux problème”. Ce n’est pas une action à mener. La conscience lâche prise parce qu’elle est submergée par les sensations. C’est une conséquence du travail, de l’action, réalisés en amont qui allient sensitivité et réflexivité.

Ce n’est pas que une question de tabous corporels. C’est surtout une question de patience et de perseverance. Une question de pratique. Peu importe ce que l’on fait, si cela permet une augmentation du plaisir a chaque seance même infime, une transformation de soi progressive en “entonnoir à jouissance prostatique”, un déconditionnement de soi comme machine à produire et à consommer de l’illusion de puissance et de liberté, un re-conditionnement en etre vivant et vibrant.