#32631
bzo
Participant

je sors d’une belle et longue séance,
en fait je me rends compte que ce soir, une fois m’être restauré, réglé quelques taches domestiques,
je me suis mis au lit et je n’ai pas arrêté,
emporté par des torrents délicieux de sensations trois heures durant

ma chair était devenue le lit d’un torrent,
je sentais sur moi les flots passer, dévaler, roulant joyeusement, roulant lumineusement

trois heures durant où mes soucis se sont évanouis, emportés au loin,
enfin plutôt c’était moi qui a été emporté au loin,
mes soucis , eux, sont restés derrière

j’ai lavé ma chair, j’ai lavé mon coeur de toute cette boue
que le quotidien accumule en nous,
boue de médiocrité, boue de banalité, boue d’indifférence,
je suis ressorti de mon lit,
vibrant, vivant, ressourcé

déjà dans ma chair, tout s’est évanoui,
bien qu’il me semble que l’air est encore empli de mes gémissements, de mes cris,
bien qu’il me semble encore ressentir en moi des zones d’humidité soyeuse,
des zones de fluidité soyeuse,
des traces de bonheur immémorial

le désir comme un ange, a joué dans ma chair,
un chant s’est élevé dans ma chair,
une danse ineffable a agité mes cellules,j’ai recueilli dans l’instant,
dans la coupe de mes mains, le nectar monté de mes abysses

je loue l’amour,
l’amour aux mille visages,
l’amour qui a été capable de trouver en moi quoi aimer,
l’amour qui a été capable de me montrer quoi aimer en moi,
l’amour si puissant, si doux,
l’amour s’est mis à couler en moi comme un fleuve tranquille,
je descends le courant,
l’amour m’a accueilli, l’amour m’a recueilli,
l’amour me nourrit de ses plus secrets limons, de ses plus secrets sédiments