#32717
bzo
Participant

optimiser son immobilité,
optimiser ses sorties de l’immobilité,
deux phases délicieusement complémentaires
qui alternent l’action visible, l’action extérieure
et puis l’action intérieure, l’action partie immergée de l’iceberg

je me mets à bouger, je sors souplement de l’immobilité,
j’ai envie de sentir la volupté couler en moi,
des courbes frissonnantes, langoureuses, parcourir ma chair,
je me mets en mode liane lascive,
mes cuisses se frottent tantôt ardemment, tantôt tendrement, contre mes couilles, mon sexe,
mes mains vont et viennent, pressent mes seins,
parcourent mes flancs, effleurent, frottent,
je continue ainsi pendant de longues secondes , gémissant de plus en plus,
de plus en plus empli d’un nectar dense, chaud, soyeux

je me fige net, je me fige net pour la contraction qui s’annonce,
qui commence à se former, qui commence à remonter,
voluptueux coups de clairons partout dans la chair de mon bassin,
je commence à travailler la contraction, je joue avec,
je presse, je relâche, je presse à nouveau, toutes sortes de petits effets délicieux,
en même temps je plonge en moi-même,
je plonge en moi-même à la poursuite du dauphin
il va vers les profondeurs, je lui ai saisi l’aileron, je glisse, je suis devenu léger, je file
cela devient de plus en plus dense autour de moi, de plus en plus chaud,
la vie semble se concentrer de plus en plus,
je suis en train de vivre de très longs instants, de plus en plus longs,
ils semblent sans fin maintenant
la densité semble avoir presque arrêté le temps,
comme s’il tournait au ralenti, de plus en plus au ralenti

quel aquarium sublime dans les profondeurs,
comme j’aime faire partie de cette faune et de cette flore dans mes abysses,
je sens ma chair partout tout autour,
l’impression d’être dans un dédale de cavernes immergées, en plongée,
explorant paresseusement des cavités au fil des courants
comme une algue marine détachée dansant lentement au fil de l’eau,
des signes mystérieux semblent se dessiner parfois dans l’obscurité de mon sang,
comme entrevus un instant dans l’éblouissement d’un éclair de plaisir
mais déjà les courants m’emportent plus loin de-ci de-là langoureusement,
jamais le temps de déchiffrer
mais y a-t-il seulement quelque chose à déchiffrer?
quelque chose d’autre à déchiffrer sinon que de vivre
la grâce et la magie de ces instants offerts à ma chair?