accéder, accéder
accéder à cette nappe phréatique d’énergie en nous,
voilà bien le plus important
avec le sexe, un homme y accède quelques instants le temps de l’éjaculation,
un peu avant,
quelques pauvres instants,
après il vit dans l’obsession de revivre ces moments
avec le massage prostatique, on y accède enfin
mais toujours en homme,
un plaisir au masculin,
c’est-à-dire qu’on use et on abuse essentiellement de sa formidable réserve de puissance,
des orgasmes à la pelle, des super O de temps en temps à l’appel
mais il y a aussi ce que j’appelle le plaisir au féminin comme possibilité,
on ensemence en soi, on embrasse le féminin en soi,
on embrase le féminin en soi
là ce qu’on recherche avant tout, c’est la qualité des sensations, leur richesse, leur variété,
une gamme infinie de nuances
et puis cette qualité de mûrissement, cette qualité de progression lente et continue jour après jour,
d’épanouissement, d’accomplissement dans l’instant, de bien-être ineffable dans la chair
se sentir en communion avec soi-même, avec ses abysses, avec tout, avec rien,
sentir une communion ineffable en soi,
un hymne,
quelque chose de sacré s’éveille en nous par moments