#33472
bzo
Participant

à chaque séance que je débute,
j’ai l’impression en frissonnant, en frissonnant d’excitation,
comme un enfant qu’on lâche dans un magasin de bonbons,
de reprendre un chantier en moi-même

un chantier, une gestation plutôt,
ce n’est pas tant le plaisir, pas tant les sensations, pas tant les orgasmes
qui sont une gestation, un chantier, en moi,
eux, sont plutôt les conséquences de mes actions,
non, ce qui est en gestation en moi, ce qui est en éternel chantier en moi
ce qui est une aventure en moi, ce qui est une exploration en moi,
c’est cette découverte de mes abysses
où je pars et repars, séance après séance, à la découverte d’une part inconnue en moi,
d’une part inconnue au fond de moi

comme un continent inconnu découvert,
un continent inconnu fertile, tellement incroyablement fertile,
un continent inconnu tellement incroyablement riche,
enfoui au fond de moi comme une épave au fond des eaux
qui dormait là, qui m’attendait peut-être là, depuis toujours,
qui attend peut-être là chacun de nous, au fond de lui depuis toujours,
pour une communion, une effusion dans la chair
une lente renaissance de tout l’être,
à force de s’embrasser, à force de s’embraser, de l’amour dont on est capable

mots clefs délicieux de mon aventure,
mots clefs des amants volcaniques éveillés, enfouis au fond de moi
que je fais s’ébattre:
gestation, maturation, épanouissement
tout autant que volupté, langueur, lascivité,
tout autant qu’animalité, explosions brusques, telluriques, dans ma chair

lentes extases, orgasmes-geysers,orgasmes-arcs en ciel
totalement suspendu au-dessus des abysses par moments,
totalement en équilibre fragile sur un fil au-dessus des abysses par moments,
vision dantesque des gouffres sans fond,
bouche ardente du volcan,
baiser ardent de l’extase