#33610
bzo
Participant

le plaisir est-il une hystérie?

par moments, j’ai vraiment l’impression que c’est cela,
juste cela,
un château de cartes, une construction,
une sorte de partie de ping pong entre notre chair et nous,
cela tient par un fil ténu,
tellement fragile par moments

parfois je tousse et déjà il n’y a plus rien pendant quelques secondes,
pouf, tout s’est envolé, reste qu’un vieux con en train de se toucher, de s’agiter bizarrement,
le charme qui tordait mon corps de plaisir dans tous les sens l’instant d’avant,
le charme qui faisait de moi un roi, un prince dans les cieux,
s’est envolé en fumée

tellement ressenti, tellement vécu, pourtant,
tellement plus d’intensité,
tellement plus de sens ressenti dans ce dérèglement

ceci expliquerait pourquoi certains n’y parviennent pas,
ils envoient les corrects signaux à leur chair,
ou à peu près, rien de bien compliqué ici,
on s’en rend compte plus tard quand on a atteint un stade avancé

leur corps voudrait bien s’emballer, celui-ci ne demanderait qu’à décoller, à partir en vrille
mais ils ne se laissent pas faire, ils ne se donnent pas l’autorisation,
en ce sens que quelque part en eux, ils restent une statue de cire,
ils attendent que la fonte des glaces vienne d’elle-même, comme par miracle, deus ex machina,
alors qu’il faut y mettre du sien,
pour que le petit grain de folie fleurisse dans notre chair,
il faut le provoquer, il faut le cajoler, il faut lui ouvrir les bras,
y mettre du sien, inciter, il faut faire un pas ou deux

pour que tout se dérègle en nous, que tout se mette sens dessus sens dessous
notre esprit doit accepter d’être au moins momentanément dépouillé de certaines de ses prérogatives,
il faut abdiquer sa volonté, laisser l’animal s’exprimer en nous,
l’esprit doit faire place à l’instinct, aux pulsions,
il ne faut pas avoir peur du ridicule non plus,
pas hésiter à s’exprimer, à essayer d’exprimer notre désir de plaisir, même maladroitement,
faire fi de tous les tabous, oser s’avancer avec ce corps, s’aventurer avec ce corps, sortir des sentiers battus,
accepter de ne plus régner dessus sur nous,
chercher à provoquer la folie, chercher à provoquer le dérèglement,
inciter notre corps à se libérer de nous,
inciter notre monture sous nous, à galoper de lui-même, sans nous tenant les rennes,
inciter notre monture sous nous à trouver des espaces où il peut galoper librement