quand je me réveille après une nuit de sommeil,
la première chose que je fais, c’est devenu une sorte d’automatisme,
je vais avec deux, trois doigts titiller ma petite raie d’amour
je reste quelques instants à l’entrée, frottant, effleurant, farfouillant
puis sans ménagement, je les enfonce bien droits, bien durement,
avec la crème pour soins intimes
dont je m’enduits toujours désormais le soir avant de m’endormir, après mes ébats,
au matin, la teneur est juste parfaite,
on n’a pas du tout la sensation d’une lubrification par des moyens artificiels,
elle semble une humidification naturelle des lieux
les doigts s’enfoncent comme dans du beurre, du beurre d’amour,
la chair est tendre, se donne sans effort, enveloppante, velouteuse,
sensations de plein de plis, de replis, de recoins,
de courbes soyeuses, caressantes qui se révèlent au passage
ne pas oublier en même temps, parfaitement synchronisée chez moi avec une longue pratique,
la contraction,
venir à la rencontre des doigts avec la contraction,
ainsi ce ne ne sont plus juste des doigts qui s’enfoncent dans un anus
mais une sensation de pénétration dans un anus-pussy
les doigts et la contraction fusionnent instantanément,
semblent former un engin glissant lentement dans la chair, se frayant son chemin, remontant,
fouillant les entrailles
notre prostate est vraiment la clef du royaume,
c’est par elle que tout passe, c’est elle qui donne accès à toutes ces énergies en nous,
cet immense réservoir d’énergie qui dort au fond de nous,
pas directement énergie sexuelle,
c’est nous qui allons les transformer en sensations perçues comme érotiques, sexuelles, sensuelles,
ce sont des énergies asexuées, en ce sens qu’elles ont les deux sexes possibles,
nous pouvons les ressentir pour ce qu’elles sont,
en même temps mâles et en même temps femelles,
c’est là qu’elles révèlent toute leur richesse, toute leur diversité
un plaisir prostatique “classique”, un plaisir prostatique au masculin,
c’est une fois que c’est bien développé,
un enchaînement d’orgasmes plus ou moins forts
avec ultimement de temps à autre un super O,
c’est au fond en miroir, l’orgasme masculin mais amplifié, démultiplié, enrichi,
et sans érection, sans éjaculation
c’est pas mal, pas mal du tout
mais il y a moyen d’aller tellement plus loin
mais tellement,
ce que j’ai appelé le plaisir au féminin, vivre sa séance au féminin
mais que désormais pour être plus complet, plus précis, plus juste,
j’utiliserai des expressions du genre, vivre son androgynie,
un plaisir qui est en même temps au masculin et en même temps au féminin,
vivre tout le spectre possible de la sensation dans l’instant
la même sensation peut ainsi se révéler dans toute sa splendeur,
nous livrer tous ses secrets, être perçue sur tout son spectre,
nous révéler toute sa richesse, toute sa complexité délicate,
nous révéler tous ses pouvoirs fusionnant, transporteurs, unificateurs
le mâle a besoin de l’explosion de l’orgasme
car ces sensations fortes sont cantonnées à son bassin la plupart du temps,
dès lors pour ressentir un peu au-delà,
cela doit exploser le plus fort possible,
ainsi le reste du corps reçoit des miettes durant la déflagration
ainsi il peut vivre un peu la sensation d’unité du corps
car au fond c’est de cela dont nous avons le plus besoin,
nous sentir plein, nous sentir entier, nous sentir un
mais une fois que notre androgynie se révèlent totalement la séance,
que nous vivons entièrement la séance au masculin et au féminin
les sensations sont perçues dans tout le corps
et la sensation d’unité du corps est constamment là,
c’est ainsi que même les plus légères caresses apportent une satisfaction accrue, décuplée
une sensation de plénitude, de satisfaction, dans tout le corps,
elle résonne partout, est perçue partout,
ce n’est pas juste votre épaule ou votre épaule que vous caressez,
c’est tout votre corps en même temps, vous avez caressé un seul organe, l’organe corps
la notion d’orgasme devient donc secondaire,
puisque même les plus légères sensations délivrent à 100%,
délivrent une partie de ce que l’on peut ressentir durant la jouissance,
cette sensation d’unité du corps, que tout est relié, que c’est plein, que c’est entier,
qu c’est fusionné