#34386
bzo
Participant

au réveil ce dimanche matin, j’ai eu un gros bug du cerveau
qui s’était tout juste remis en route,
qui s’était tout juste remis à fonctionner,
je me suis réveillé donc et instantanément je me suis affolé,
je me suis dis en un éclair, “merde, mon réveil n’a pas sonné, il est déjà presque 8 heures!”,
les mercredi, je prends toujours congé,
quelque part sans doute mon cerveau avait acquis la certitude de pierre qu’on était un jeudi matin,
que le jour précédent avait été un mercredi et non pas un samedi
et donc qu’il fallait que j’aille travailler

mais quelques instants après, alors que j’étais déjà dans l’action de me lever et foncer,
je me suis souvenu que c’est aujourd’hui que j’avais prévu d’assembler ma bibliothèque,
que tout le bois, planches, montants, tout avait été prédécoupé, scié, poncé et marqué, comme il faut
et donc on ne pouvait être qu’un jour de congé

je me relaxais, la moment d’adrénaline stressant s’éloignait, quel soulagement,
en même temps je prenais conscience de mon corps sous moi,
sa masse chaude, mouvante,
m’envoyant toutes sortes de signaux,
je sentais toute cette chair dans laquelle j’étais immergé, dans laquelle j’étais fondu,
tout ce sang, tous ces muscles, tous ces os
qui répondaient à la moindre de mes sollicitations

et puis surtout je sentais mon bassin, j’y sentais des picotements,
j’y sentais de la chaleur, des légers frissons,
des envies d’écarter et de serrer langoureusement les jambes, de cambrer les reins,
de me sentir offert, ouvert, pénétré,
pénétré jusqu’au fond de l’âme par un dard bien dur,
de sentir mes entrailles emplies par son va et vient

je sentais le féminin déjà au travail dans mon bassin,
prêt à prendre possession de tout le reste de mon corps
je me laissais aller, je fais sauter les verrous, je me laissais envahir

je mets les bras en arrière de la tête, en joignant les mains,
je bouge rythmiquement le bassin
tout en frottant mes bijoux de famille avec les cuisses,
la pompe à nectar se met instantanément en route,
des giclées douces et puissantes de volupté commencent à emplir mon bassin,
je gémis, quel caresse somptueuse dans la chair

j’ai envie de hurler en fait, c’est tellement irrésistiblement bon,
chaque cellule de mon bassin semble avoir son petit traitement de faveur
mais toutes en même temps,
toutes en même temps, chacune a son petit massage tout en effleurements, tout en frottements, lascifs
sa petite dose de soie chaude et frissonnante, flottant langoureusement contre elle,
l’entourant, l’enveloppant

je fais monter une contraction tout en me mettant en mode liane lascive,
des vagues de volupté se répandent dans tout mon corps,
j’ondule, je danse sur le matelas, je m’enlace, je me caresse,
je râle, comme je râle, je suis empli de tant de volupté,
c’est indescriptible bon, toute ma chair est enflammée,
une telle suavité me coule dans les veines

je laisse faire quelques instants, tout est bien là,
tout est prêt à se mettre en route, à se déployer en quelques instants,
le palais aux mille et un sortilèges est bien en place, visitable, parcourable,
je me lève, du travail m’attend,
cette grande bibliothèque qui va faire office aussi un peu de mur séparateur dans mon studio,
va y être la touche finale, après tant de transformations que j’y ai faites,
celui va prendre une forme assez définitive ainsi,
avec tous mes vases, avec tous mes tableaux, mes sculptures, mes meubles de collection,
assemblés avec patience et recherche, au fil des années,
une vraie bonbonnière mais dans un style très contemporain,
avec mes centaines de livres, mes milliers de films,
mon nid sera prêt,
et puis avec le nid dans ma chair prêt aussi