#34715
bzo
Participant

j’ai relativement peu d’orgasmes,
nettement moins qu’à une certaine époque
où j’étais encore dans un massage prostatique plus traditionnel

mais les sensations sont là dès la première seconde, intenses, riches
et puis surtout dans tout le corps,
mon plaisir s’éveille dans la partie du corps que je sollicite et en bas dans le bassin ,
car il y a toujours quelque chose qui se passe dans mon bassin,
soit une contraction en mode pénétration,
soit le ballet de mes cuisses avec mes parties
ou ma main au panier par derrière, mes petites souris curieuses fouillant les plis et les replis de ma chair
mais je me caresse en même temps la poitrine,
le plaisir va s’éveiller sous la peau là où mes doigts passent

et puis quand je deviens très excité, le plaisir se généralise de plus en plus,
je me touche la poitrine et c’est ressenti en même temps partout de plus en plus

comment évoluer quand on a atteint ce stade dans une pratique plus conventionnelle du massage prostatique
où les orgasmes s’enchaînent à la que leu leu parfois pendant des heures,
et même parfois certains jours , on a un super O comme cerise sur le gâteau?

on a atteint à ce stade une sorte de sommet, un palier assez définitif du massage prostatique,
pour continuer d’évoluer il faut chercher la qualité, cibler l’amélioration de ce qu’on ressent,
sa diversification, la richesse des nuances, l’attention aux détails

commencer à faire attention aux détails,
le fait est que quand on est dans ce stade des orgasmes à la queue leu leu,
on fait peu attention aux détails
pourtant il y en a un océan de vaguelettes qui passent aussi en nous
et qui se lèvent de tous les côtés dans notre corps,
c’est à tout cela qu’il faut apprendre à faire attention,
ce sont eux qui vont assurer notre progression, qui vont nous apporter des nuances variant à l’infini,
qui vont faire que le plaisir s’éveille dès le premier instant en nous
et va sans discontinuer être ressenti dans toutes les parties du corps

l’attention donc, s’écouter,s’écouter, ralentir, s’arrêter parfois,
sentir cette chair, juste sentir cette chair, sentir la vie dedans,
écouter le grand rien parfois, ne pas essayer de meubler le grand silence en nous,
ce grand silence, c’est celui d’un hangar où tout peut se mettre à résonner extraordinairement

c’est à cela qu’il faut arriver, au silence de l’immense hangar qu’est notre chair
dans lequel le moindre petit mouvement, le moindre petit geste,
se met à résonner et est entendu à l’autre bout de l’édifice aussi, est entendu partout
et puis résonne, résonne, résonne

je ne peux m’empêcher de penser
que si mon parcours est ce qu’il est,
devenu tellement radical, tellement extrême, tellement transgressif,
où je fais exploser mon identité sexuelle
et vis ma séance en androgyne, homme et femme, en même temps,
c’est parce que j’ai été tellement longtemps éloigné des femmes, de leur compagnie, de leur corps adorable,
de leur sensualité infinie

à sec, comme un poisson hors de l’eau, gigotant à peine,
j’ai flairé à un moment donné en moi, dans mes profondeurs, du féminin,
j’ai flairé cette nappe phréatique immense qu’il y a en chacun de nous,
enfouie dans nos profondeurs, le féminin
et comme un chien affamé, squelettique, qui a flairé un os au fond de lui,
j’ai commencé à remuer la terre des pattes, j’ai commencé à creuser le terrain en moi,
jusqu’à l’atteindre et m’y abreuver

jusqu’à m’y abreuver de plus en plus, cela a été une renaissance,
j’ai repris goût à la vie, ma sexualité peu à peu a commencé à fleurir , à s’épanouir,
j’en suis enveloppé constamment durant mes séances désormais, de ce féminin,
j’y baigne dedans avec délectation à chaque instant,
c’est comme une source de vie, je m’y désaltère, je m’en abreuve,
je m’y baigne, elle me purifie, me maintiens en vie, me redonne couleurs et consistance jour après jour

ce que je n’étais plus capable d’aller à la rencontre,
ce que je n’étais plus capable de côtoyer au quotidien,
par démission, par manque de courage, par résignation,
je le trouvais, du moins en ses aspects les plus fondamentaux, sexuels, sensuels,
de nourriture subtile dans l’éther, imbibée des couleurs les plus intimes de la vie,
de combustion de forces vives de la vie en soi, de combustion des forces de création en soi

cela ne remplace pas certes mais c’est déjà pas mal,
pas mal du tout,
cela m’apporte une certaine forme d’épanouissement,
et puis sexuellement, je suis rassasié, je suis satisfait,
en plus je suis devenu une sorte d’explorateur engagé dans une voie radicale, extrême,
c’est très excitant d’être engagé aussi loin en soi,
c’est de la vraie aventure