#34756
bzo
Participant

cela me fait plaisir de vous lire,
on ne se connait pas vraiment mais au fond vous m’êtes plus proche à bien des égards
que tous ces gens que je côtoie au travail, avec lesquels je plaisante, je passe la journée,
avec lesquels je me concentre sur des projets inutiles, idiots,
bien que pris très au sérieux par tout le monde,
pour lesquels la ville de Bruxelles alloue un budget colossal,
ils assurent mon gagne-pain,
encore 5 ans et je suis à la retraite, vivement ce jour

vous m’êtes plus proches parce que nous partageons quelque chose de rare, quelque chose de tellement intime,
nous avons un secret en commun, peu avouable,
nous vivons, chacun à son niveau, des expériences qui se passent au plus intime de notre chair,
des expériences extrêmes, qui engagent la totalité de notre être,
qui questionnent le fondement et les fondamentaux de l’homme,
qui nous font vivre des sensations d’une puissance rare et connaitre des degrés de plaisir
qu’on attribue en général qu’aux femmes

tout cela fait de nous des complices dans le vice et le libertinage, à distance,
cela tisse des liens, tous ces échos montant du plus profond de nos chairs
que nous évoquons par ici entre nous

je mentirai si je disais que j’ai la solitude 100% heureuse,
elle est riche , disons, formidablement riche,
d’abord l’art, la culture, en solitaire, ont sauvé mon esprit, mon coeur
et ces dernières années, ma pratique a sauvé mon corps, ma vie sexuelle
et puis tout ce que je porte, tout ce que j’ai éveillé en moi, dans mes abysses,
commence désormais a avoir une influence majeure dans mon quotidien aussi,
je change, je me bonifie, je m’ouvre,
à force de se faire du bien, de s’injecter des fortes doses de plaisir

tout seul chez moi, je suis comme dans un nid, mon bonheur est complet
mais dehors quand je vois toutes ces merveilleuses femmes,
j’ai immédiatement envie de goûter à nouveau à leur peau, d’embrasser leurs seins,
de voir leur magnifique corps nu, svelte, souple, aux courbes tellement désirables,
leur sexe, ce fruit chaud et fendu, tellement appétissant entre leurs jambes

être désiré par l’une d’elle, sentir ses bras chauds se refermer sur moi
entendre ses gémissements emplir mes oreilles,
sa bouche humide entrouverte sur mon cou,
ses doigts glissant sur moi, boire dans ses yeux le plaisir qui monte,
qui semble en jaillir comme de deux sources fraîches

cela me manque maintenant tout cela,
cela ne m’a pas manqué pendant de nombreuses années
mais désormais cela me manque

grâce à ma pratique, sans elle le désir d’une autre ou d’un autre, n’aurait jamais été réanimé
mais le féminin est devenu tellement ample et ardent en moi,
je le sens avec des envies d’enlacer, de sentir à travers ma peau, d’autres peaux,
des envies de fourrer mon nez dans des sexes de femme, de goûter aux dards des homme aussi,
d’en avoir la bouche emplie de temps à autre,
je suis devenu goulu, avide, lascif, tellement lascif,
j’ai un océan de lascivité en moi qui ne demande qu’à se réveiller à tout instant,
ma pratique me satisfait pourtant, m’épanouit, o combien!
mais il y a aussi désormais un désir d’autres corps, d’autres peaux, d’autres sexes
quand je sors de chez moi, chez moi jamais, j’oublie complètement, je n’y pense même plus,
mais le contact d’autres, éveille du désir tout de suite en moi désormais

mais je me sens incapable de faire les pas qu’il faut,
j’ai oublié, je n’ai plus les codes, en plus je me fais vieux,
les endroits que je fréquentais, ne sont mêmes plus ouverts,
pour tout dire, on a changé de siècle, on a changé d’époque, depuis mes dernières aventures amoureuses,
on a changé d’époque, les moeurs ont changé, on parle librement de fellation à la télévision
mais la chair me semble plus triste, plus facile mais plus triste, en général,
on va chercher son plaisir, plus qu’essayer d’avoir du plaisir avec l’autre, j’ai l’impression

quand je passe à côté d’une femme qui éveille du désir en moi,
je sens bien que le masculin s’échauffe extraordinairement en moi
mais aussi le féminin,
je sens tout ce que je porte en moi, s’enflammer,
je dois avouer que c’est assez vertigineux comme sensation,
je ressens véritablement un vertige physique
quand je passe à côté de certaines femmes, je sens des gouffres délicieux s’entrouvrir en moi,
toutes des zones s’embraser qu’habituellement je ne ressens que chez moi durant ma pratique
et c’est en même temps en tant que homme qu’en tant de femme que j’ai envie de faire l’amour désormais

je ne sais pas si je pourrais trouver dans les temps qui me sont encore impartis
quelqu’un d’assez ouvert d’esprit, quelqu’un d’assez avancé dans le domaine du libertinage,
étant donné à quel point j’aurai besoin d’être pris en main comme un débutant dans un premier temps,
de trouver quelqu’un de suffisamment généreux
pour accepter que mes premières retrouvailles avec un autre corps,
ne soient qu’une suite ridicule de balbutiements et d’hésitations dignes d’un adolescent timide qui découvre l’amour

ne riez pas mais je voudrais sentir le féminin en-dehors de moi et le féminin en moi,
comme joints l’un à l’autre, ne faisant plus qu’un
je voudrais atteindre ce but en me consacrant entièrement à ce corps féminin collé au mien,
en lui portant toute l’attention dont je suis capable,
en me mettant corps et âme à son service, au service de son plaisir,
parvenir à sentir à quel point, ce féminin enflammé, ce féminin embrasé, grâce à moi, tout contre moi,
est identique de ce que je porte dans mes abysses,
qui est désormais tellement éveillé en moi, tellement épanoui, tellement florissant,
que je suis capable d’invoquer, d’en être entièrement envahi,
en bougeant le petit doigt et le cul légèrement
et qui je suis sûr, par un phénomène de vases communicants
sera là entièrement dans mon corps, tout aussi enflammé, tout aussi embrasé,
volant de concert