J’ai découvert ce post quelques jours après sa parution. Il aborde beaucoup de sujets et pose de nombreuses questions.
La question du décalage entre les débutants et les expérimentés :
Je n’ai jamais aimé la notion de débutant car elle crée un fossé entre deux catégories de gens. Personne n’est véritablement débutant. C’est aussi un enseignement du tantra et celui de Daniel Odier. Il considère que le maître à autant à apprendre de l’élève que l’élève du maître. J’ai encore développé cette idée dans ce post.
Tous ceux qui arrivent sur ce forum, arrivent avec leur expérience, cette expérience les constitue, pour moi ils ne sont pas débutants, ils ont juste un peu moins d’expérience dans ce type de massage. C’est pourquoi, même si je peux en effet considérer que je ne suis pas aujourd’hui là où j’étais hier, cela ne me donne pas le sentiment d’être arrivé quelque part, en une sorte de lieu d’où je pourrai prodiguer mes conseils. Je suis sur un chemin dont le début et la fin se perdent dans la brume, je ne suis donc nulle part. selon moi, ce sentiment favorise l’accès au plaisir et à la jouissance. Mais cela reste mon ressenti personnel, mon expérience propre, chacun doit faire son propre cheminement. Et, à partir de ces expériences, et de ces cheminements différents, on peut échanger, et apprendre les uns des autres.
A ceux qui pensent que je vis dans un autre monde, alors il faut essayer de comprendre ce que je veux dire ci-dessus. Je ne suis pas dans un autre monde, je suis bien dans ce monde ci. Avoir le sentiment d’être nulle part ne signifie pas qu’on est pas dans ce monde, mais signifie que chercher à se positionner par rapport à un début et à une fin, c’est regarder devant et regarder derrière mais jamais là où on pose le pied à l’instant présent. Je m’efforce d’être dans le présent. Il faut lire les philosophes à ce sujet, c’est très intéressant. A mesure qu’ils s’approchent de la définition du présent, il se dérobe, il n’existe pas. Car en effet, le présent est toujours en mouvement. J’essaye d’être dans ce mouvement, d’accompagner le présent, ce qui du coup donne le sentiment d’être nulle part tout en étant particulièrement là. Ça veut dire que je m’attache à écouter mon corps, qui me parle et qui réagit à son environnement de façon instantanée. Daniel Odier (encore lui) dans un petit livre écrit à destination des enfants l’explique de façon très simple et très juste. Et quand je le stimule, via les zones érogènes que j’ai développées, réveillées, effectivement les sensations sont décuplées. Ce qui a changé, ce ne sont pas les sensations, c’est ma capacité d’écoute, ma “porosité au plaisir”.
Ça demande du temps, à mon avis ceux qui pensent être arrivés quelque part finissent par stagner, et passer à autre chose. Les autres n’en ont jamais fini, je pense que @bzo en est le meilleur exemple : il ne cesse de progresser.
Faut-il comprendre que l’expression « entité » ou « chose en moi dont je n’ai pas conscience » marque une forme de dissociation entre ce que tu es en conscience et ce que tu vis dans ta chair ?
Il va me falloir un peu de temps pour repondre à cette questipn delicate.
Bon cheminement @andraneros