#35341
bzo
Participant

la réalité,
c’est cette myriade d’objets et d’êtres divers et variés qui m’entourent,
dont je fais partie

mais la réalité dans laquelle je vis, instant après instant,
n’est pas tout à fait la même, pas du tout même par moments,
je vis dans la perception que j’en ai, de cette réalité, instant après instant,
avec tout ce que je porte en moi, avec tout ce que je traîne derrière moi,
je vis dans la perception que j’ai de tout ce qui m’arrive, de tout ce qui m’entoure, instant après instant
avec tout ce que je porte en moi, avec tout ce que je traîne derrière moi

il y a là un décalage constant, plus ou moins grand,
un interstice qui peut être en même temps un continent,
dans lequel on bâtit son nid, son pays, tant bien que mal,
dans lequel on bâtit son cauchemar aussi par moments,
parfois interminablement, souvent minablement

un décalage constant, un interstice, dans lequel aussi j’ai bâti ma pratique,
qui fait qu’un gars plus très jeune, un peu bedonnant, tout seul chez lui,
ce qu’on va en voir quand il est en action,
debout par exemple,
c’est un homme qui bouge bizarrement, par moments, souvent même, de façon efféminée,
toutes sortes de mouvements, d’ondulations, beaucoup dans le bassin,
beaucoup de caresses aussi,
un homme qui gémit beaucoup, qui hurle même par moments,
sur le visage duquel on lit beaucoup de plaisir,
sur le visage duquel on lit beaucoup de plaisir très très intense

mais ce que moi je perçois dans ces moments-là
que j’ai essayé de décrire de l’extérieur juste au-dessus,
c’est que je suis en train de faire l’amour
que je suis en train de faire l’amour à quelqu’un
et qu’en même temps quelqu’un est train de me faire l’amour,
je le vis, j’y suis à 100%,
c’est ce que je suis en train de vivre, de percevoir, de ressentir,
de tout mon être

de la pure magie, on vous dit

*******************

j’ai eu cette vision hier soir
que les énergies qui montaient en moi,
tantôt par jets vigoureux, tantôt comme une source tranquille,
étaient comme un liquide hautement inflammable, s’évaporant à toute vitesse
et que le masculin et le féminin en moi, étaient comme deux cailloux, deux silex
qui se percutaient régulièrement avec plus ou moins de force,
provoquant ainsi des étincelles

étincelles qui embrasaient tout mon intérieur
grâce à tout ce liquide inflammable dans l’invisible,
imbibant ma chair, imbibant mon être,
que les sensations naissaient ainsi

*************************

je perçois désormais constamment à la fois du masculin et du féminin en moi,
je les perçois par bribes enlacées,
par morceaux d’un puzzle plus ou moins entier, engagés dans un acte sexuel

je perçois constamment un dard dressé et un vagin en moi,
je les perçois tantôt comme un ensemble soudé, mouvant ensemble l’un dans l’autre,
se frottant l’un contre l’autre, se pressant, se collant l’un contre l’autre
parfois je perçois plus du côté du dard, souvent plutôt du côté du vagin,
je perçois une myriade de mouvement entre eux, de frottements, de pressions,
je perçois un océan des nerfs enflammés qui dansent ensemble une farandole sauvage

je perçois en même temps la griserie d’enfoncer ce bout de barbaque turgescent,
dans la chair tendre d’un sexe comme du velours mouvant,
de l’y remuer, de l’y frotter dans toutes les sens, d’essayer de l’y enfoncer le plus possible,
d’en sentir toute la longueur durcie, raidie, comme vibrante d’excitation,
frottée par des parois humides, mouvantes, pressantes,
comme une pieuvre qui m’aurait engloutie, dans l’estomac duquel je bougerais mon sexe,
en même temps qu’elle déroule son corps en arabesques dans toutes les directions

et puis je perçois en même temps dans mes entrailles les va et vient d’un braquemart dressé,
une vraie petite tour Eiffel miniature,
je la sens s’enfoncer, me fouiller, me frotter, je sens tout fondre sur son passage, s’enflammer,
l’impression par moments qu’il n’y a plus que cette divine dureté mouvante qui existe
et que tout le reste autour , n’est plus que chaleur ondoyante, frissonnements de soie, ondulations lascives

l’impression que je ne suis plus qu’une rivière de chaleur rugissante,
qui explose vers le haut comme éjecté par le cratère d’un volcan,
que je m’éparpille en cent mille morceaux, emporté par un fleuve qui se jette dans l’océan,
que je deviens une goutte iridescente, que je danse avec des trilliards d’autres gouttes
au rythme du noyau de la terre qui bat comme un coeur au fond de mes entrailles

je perçois avec une telle réalité que je fais l’amour à quelqu’un
et que quelqu’un me fait l’amour,
ce que je perçois très exactement en fait plutôt,
c’est qu’on est quatre là-dedans,
que je fais l’amour à quelqu’un et que quelqu’un me fait l’amour
mais que la personne à qui je fais l’amour
et la personne qui me fait l’amour, sont différentes,
deux figurants en fait, ils sont présents mais ne font rien, je ne perçois rien par eux,
sortes de blocs hors de ma portée de perception, extérieurs à moi
mais néanmoins je perçois leur présence massive,
je perçois que je fais l’amour à quelqu’un qui n’est pas moi,
je sens mon vit dressé s’enfoncer par le bas en cette personne,
je me sens la labourer, essayer de la travailler avec expertise et fougue,
je me sens mouvoir mon dard aussi dur que possible en elle

et puis en même temps, je sens une queue, qui n’est pas la même
qui vient s’enfoncer en moi,
qui vient me travailler tantôt avec fougue, tantôt avec infiniment de douceur,
qui éveille de l’ineffable en moi à chaque instant,
qui m’envoie dans la stratosphère à chaque va et vient

**************************

je perçois ma pratique comme un espace de liberté extraordinaire,
porté par des sensations qui me font comme un tapis volant,
je suis parti à l’aventure, à la découverte d’un moi-même plus complet, plus riche, plus épanoui,
je me sens comme un fruit en train de mûrir,
qui se pare de plus en plus de couleurs somptueuses

je me croque à belles dents,
je sens le sourire de la vie dans ma chair,
l’amour est comme un soleil intérieur