#35418
bzo
Participant

à la maison, ma pratique est constante, je pratique toujours plus ou moins,
en touillant la soupe, en pendant le linge, simplement me déplaçant,
je me débrouille toujours pour ajouter à ces occupations triviales,
au moins un peu de miel chaud, frissonnant, caressant, dans mon bassin,
il me suffit de serrer un peu les cuisses autour de mon appareil,
de bouger un peu, d’y ajouter quelques contractions,
en marchant, juste serrer les cuisses , est déjà suffisant

c’est un peu acrobatique parfois,
quand je suis sur mon escabeau à pendre du linge sur les fils en hauteur
ou alors un peu compliqué, par exemple quand je suis en train de presser des oranges,
que je continue mon action malgré mes yeux qui se sont refermés
pour goûter à ce qui passe dans mon corps, les délices qui s’y éveillent,
alors je fonctionne un peu en mode multi-tâche,
une partie de moi essayant de se concentrer sur les oranges,
le pressoir à agrumes professionnel ultra-puissant,
il vaut mieux ne pas égarer les doigts sur la partie qui tourne, cela fait mal
et puis le jus, c’est préférable qu’il atterrisse bien dans le verre à cet effet
et puis mon bassin où je fais monter des contractions,
où mes cuisses et mes bijoux de famille sont serrés les uns contre les autres savoureusement,
malaxage, frottements, pressions de toutes sortes, au programme,
j’essaie de me concentrer sur les deux,
alternant le point de mon focus un peu comme un acrobate en train d’exécuter un numéro de cirque

être accompagné de sensations riches, intenses, dans tout le corps, comme cela des heures durant,
m’est devenu tellement naturel,
les gémissements et les râles de plaisir sont une musique douce pour mes oreilles,
à la campagne il y a le chant des oiseaux,
chez moi il y a les constantes manifestations sonores de mes entrailles
qui viennent peupler le silence

le dialogue avec ma chair, c’est ainsi que j’aime définir ma pratique,
ce dialogue intime, caressant, avec mes profondeurs,
ces montées comme une fontaine magique, de mes énergies vitales,
ces explosions de passion débridées tournées vers ma chair,
flamber dans l’incandescence du moment,
brûler de la plus pure flamme dans l’instant

délier ce corps de tous ses tabous, de toutes ses frontières,
faire éclater les limites de notre identité sexuelle,
révéler tout le potentiel masculin et féminin de cette chair,
s’éveiller à soi-même,
s’éveiller au mystère que nous portons dans nos abysses
être totalement incandescent quelques instants,
ému jusqu’aux larmes de la somptuosité de ce qui se passe en nous parfois