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Bonjour @andraneros
C’est en effet un lieu insolite pour éprouver du plaisir. C’est pourtant un lieu qui est, dans la culture populaire généralement associé à la souffrance et à la douleur.
Mon point de vue sur la question est que le plaisir (le vrai) est provoqué par un fluide évanescent (appelons-le comme ça), doué de liberté autonome, échappant à la volonté, au contrôle. Nous savons bien tous, que ce fluide ne se laisse pas apprivoiser. Il est libre par essence. En revanche, ce que nous pouvons faire, c’est le ressentir, capter ses effets sur notre corps, qui ne sont que plaisir, volupté, douceur, jouissance, orgasme. Le plaisir augmente à mesure que les portes s’ouvrent, que les digues cèdent, que les verrous sautent, que les voiles filtres de nos sensations se déchirent…Et finalement le combat que nous avons à mener, se situe dans notre mental, dans la compréhension que nous avons de nous-même et des murs que nous nous sommes construits tout au long de notre vie. Ces murs étaient nécessaires, car sans eux, point de salut. Mais aujourd’hui, que la peur s’estompe, que le désir se précise, ces murailles peuvent disparaitre.
Dans certaines circonstances, ou le mental est occupé à autre chose, il baisse sa garde. Il est pour ainsi dire occupé ailleurs. Alors, le corps parle. Ce fluide se met à circuler car il n’est pas contenu dans les murailles étroites de nos labyrinthes mentaux. Alors une troisième instance, une certaine forme de conscience de soi, conscience de plaisir, capte ce langage. Il y a une possibilité pour que la conscience ne le réoriente pas instantanément vers le mental pour qu’il soit analysé, mais qu’il reste en instance de vécu, sur le temps présent. Tant que la conscience ne réoriente pas la sensation, le débit de ce fluide augmente de manière indéfinie voire infinie. Mais le mental est une sorte de chien de garde : dès qu’il entend un bruit, hop le voilà qui rapplique. Heureux ceux qui ont pour chien de garde un gentil toutou endormi !!!
Quand le mien est accaparé par autre chose il m’arrive d’avoir de belles séances : en voiture, au travail, en dormant, en marchant en faisant les courses. Mais je dois être seul, du moins pas en train de parler à quelqu’un. Il y a une possibilité d’être concentré sur cette sensation, pour juste la vivre, la ressentir.
Bon cheminement @andraneros