Bonsoir @chaines. Vous avez tout à fait raison de relever cette série de paradoxes. Tous ceux qui sont à la recherche du plaisir prostatique et qui n’ont pas les dispositions naturelles pour vivre spontanément ou très rapidement ces orgasmes différents se posent les mêmes questions. Ce fut mon cas, c’est le cas de nombreux membres de notre forum. Si vous avez pu prendre le temps de parcourir les fils de discussions de nos amis qui sont arrivés ici comme vous à la recherche d’un plaisir « mythique », vous avez constaté qu’ils ont souvent fait face aux mêmes difficultés que vous.
Ceux qui ont su faire preuve d’application et de constance ont pu les vaincre, chacun à son rythme, jusqu’à la découverte du trésor caché au fond de leur prostate. C’est la pratique qui leur a permis de franchir les obstacles, plus ou moins facilement, plus ou moins vite et chacun dans l’ordre qui répondait à sa nature. Notre corps et notre cerveau s’approprient ce nouveau processus orgasmique dans le temps. Cet apprentissage n’est pas linéaire. Cet apprentissage n’est pas seulement le fruit d’un travail conscient, logique. Il se produit aussi bien entre les sessions que pendant.
Votre message pose des questions importantes qui concernent de nombreux lecteurs. Je reprends sous forme simplifiée les paradoxes que vous relevez.
1. Ne rien attendre de la session que l’on fait
faire tout ça pour avoir du plaisir tout en essayant de ne rien attendre d’une séance
Ce n’est paradoxal que si on engage la session en mode résultat. Dans cet état d’esprit l’objectif est l’orgasme donc on va logiquement, consciemment ou non, tout faire pour le déclencher.
Si on engage la session en mode entraînement ou en mode apprentissage l’objectif est soit la répétition d’un geste technique non maîtrisé pour en améliorer l’exécution, soit la combinaison jusqu’à l’harmonie de plusieurs gestes qu’on a appris à faire isolément, soit la perception de sensations nouvelles qu’on apprend à reconnaître et à accepter.
Aucun sportif ne cherche à battre un record pendant une séance d’entraînement. Acceptez le principe d’une période d’apprentissage et dans un premier temps séparez les sessions de stimulation prostatique des sessions d’assouvissement de votre libido par l’orgasme libératoire.
2. Opposition entre détente et excitation
L’excitation sexuelle que nous connaissons avant de pratiquer le massage prostatique présente 2 inconvénients pour notre apprentissage ; elle est centrée sur le pénis alors que nous visons une autre région de notre corps et elle est naturellement associée à une raideur (sans jeu de mots, bien sûr… ) musculaire destinée à mettre le mâle en situation active pour pénétrer la femelle consentante. Notre pratique nous demande de renoncer à ces deux caractéristiques. Nous devons nous mettre en situation passive pour recevoir de l’intérieur une stimulation sexuelle initialement inconnue et être suffisamment détendu pour percevoir les signaux très faibles émis initialement par notre prostate sous l’action du masseur.
Mais elle présente aussi un avantage ; elle contribue à élever le niveau d’activité de la prostate pour préparer l’éjaculation (qui est instinctivement attendue mais ne doit évidemment pas se produire si nous sommes suffisamment concentrés). Le flux sanguin dont elle bénéficie, augmente, elle grossit et devient plus sensible aux stimulations. Ce n’est pas négligeable pour la suite de la session.
C’est une vraie difficulté qui à mon avis ne peut être vaincue qu’avec un effort d’expérimentations et de patience pour découvrir l’équilibre qui nous convient et les moyens d’y parvenir. La méthode qui m’a ouvert la voie du plaisir prostatique a été de m’endormir avec le masseur inséré dans le rectum. Après quelques semaines les premières vagues de plaisir étaient au rendez-vous. Mon cheminement vers l’orgasme prostatique devenait concret et me récompensait de ma patience. Pour d’autres cette méthode ne donne aucun résultat.
Cette difficulté est résolue quand nous vivons nos premières vagues de plaisir suffisamment intenses pour alimenter notre désir de recommencer au plus tôt.
3. Caresses et détente
La caresse est une forme de stimulation qui contribue à augmenter l’excitation mais si elle ne fait pas vibrer la prostate elles ne me paraît pas utile. Tout change quand nous percevons les effets des caresses sur la zone prostatique et anale, en particulier avec les caresses des pointes de seins. Sur ce point il est utile de faire des essais et de les répéter régulièrement car notre sensibilité peut se modifier de façon spectaculaire pendant notre cheminement.
4. Combinaison des contractions volontaires anales et rectales
Vous nous dites :
le traité d’Anéros dit qu’il est intéressant de faire une contraction anale en même temps qu’une contraction rectale.
Voici ce que dit exactement le traité d’Aneros sur ce sujet :
Pour faire bouger l’Aneros, la contraction des sphincters (muscles de l’anus) va pousser l’Aneros vers l’avant et le faire toucher la prostate. On appelle cette contraction une contraction anale car c’est la contraction de l’anus qui fait bouger l’Aneros. Cette contraction est facile à faire, imaginez que vous essayez de retenir un gaz.
Il est aussi possible de faire bouger l’Aneros avec une contraction rectale. Cette contraction peut être obtenue en poussant comme pour expulser comme lorsque l’on se trouve aux toilettes. (… )
Durant la session, il est possible de varier les types de contractions de temps en temps en alternant les contractions anales et rectales. Cela doit se faire en fonction de ce que l’utilisateur ressent, l’alternance entre ces deux types de contractions doit se faire avec pour objectif de développer les sensations ressenties au niveau de la prostate. Dans tous les cas, mon expérience indique que les contractions anales sont plus efficace pour générer du plaisir au début. L’utilisation de contractions rectales est donc plutôt à utiliser lorsque l’on progresse dans l’utilisation d’un Aneros.
De temps en temps, il est aussi intéressant de réaliser une contraction anale en même temps qu’une contraction rectale, certains utilisateurs indiquent que cela permet de générer des sensations nouvelles en positionnant différemment l’Aneros dans le rectum et contre la prostate. Personnellement, je n’ai pas encore pu me faire mon idée à ce sujet.
Je vous conseille de lire cette traduction du wiki Aneros qui détaille une méthode de contractions volontaires.
5. Tout mettre en œuvre et lâcher prise
Ce n’est pas un paradoxe mais simplement la cause de la difficulté que nous sommes nombreux à affronter quand nous nous lançons dans la découverte du plaisir prostatique. Quand nous ne disposons pas, naturellement ou à la suite d’une initiation préalable, des savoir faire et savoir être nécessaires à l’éclosion de l’orgasme prostatique nous devons passer par une phase d’apprentissage de chaque élément puis par une phase d’apprentissage de leur application simultanée.
Le lâcher prise ou « se laisser aller et ne penser à rien » comme vous dites ne devient naturel qu’après cette phase d’apprentissage, comme dans toute discipline. C’est pourquoi il faut de l’application, de la constance et de la patience. C’est pourquoi nous parlons d’un cheminement.
6. Stimulation du pénis ?
Vous nous dites :
j’évite tout contact durant la séance
C’est la meilleure façon de vous mettre en situation de découvrir des sensations différentes.
Vous ajoutez :
une fois que je décide de l’arrêter, je trouve dommage d’enlever le masseur avant de me donner un orgasme classique (le masseur accentuant tout de même le plaisir éjaculatoire)
Je le comprends bien mais « pour quelqu’un comme (vous) (qui ne ressent pas à proprement parler de plaisir avec le masseur) » ce geste rend plus difficile l’apprentissage d’une nouvelle source de plaisir si vous la liez à une autre qui est archi dominante. A cette étape de votre exploration vous facilitez la tâche de votre cerveau en séparant nettement les 2 formes de plaisir, donc en attendant 1 heure par exemple avant de relancer la machine sans stimulation anale. Faites l’expérience pendant 2 ou 3 semaines et vous verrez si il y a du changement ou non.
Je vous propose de lire ou de relire le cheminement suivi par @epicture qui lui a permis de progresser du niveau de la masturbation avec orgasme éjaculatoire qu’il pratiquait encore au début de son cheminement vers l’orgasme prostatique à celui de la gestion* de son énergie sexuelle qu’il avait atteint selon ses derniers messages sur ce sujet il y a 2 mois.
Vous pouvez vous en inspirer pour faire des expériences qui contribueront à votre progression.
Bon cheminement @chaines.
* J’emploie le mot « gestion » pour éviter celui de « maîtrise » par respect du soin que @epicture prend pour témoigner de son expérience.