#35953
bzo
Participant

la qualité des sensations est quelque chose de tellement fragile,
j’ai l’impression parfois d’être comme une formule 1 qui peut battre tous les records
mais qu’il suffit qu’il y ait un mauvais réglage quelque part
et toute la machinerie est déjà nettement moins performante

je m’exprime ici en termes de compétition, en de termes de performances,
cependant ma pratique est totalement éloignée de ce genre de soucis, de ce genre de notions,
rien de contradictoire ici,
je constate juste qu’on est une machinerie extrêmement complexe et difficile à mettre au point
et qu’il suffit d’un rien pour que cela se dérègle
et qu’on soit un peu déçu en fin de séance
car nous sommes exigeants, nous sommes assoiffés et nous en voulons toujours plus,
le désir est insatiable dans notre chair

enfin je n’ai pas à me plaindre,
même quand la machinerie est déréglée chez moi, par trop d’expérimentations,
j’y trouve malgré tout, quelque part toujours mon compte et je suis content,
il me suffit en fait que ce plaisir me traverse de part en part quelques instants
comme une flèche d’or me faisant vibrer de toutes parts
et déjà il y a quelque chose en moi, qui est totalement satisfait,
la cible la plus intime a été atteinte,
j’ai vécu un moment de communion et d’incandescence absolues dans la chair

c’est difficile à expliquer, ce n’est pas juste sexuel,
ce plaisir androgyne, c’est quelque chose d’autre en plus,
ce sont des moments d’accomplissement de soi, d’épanouissement total dans la chair,
le sexuel est comme l’humus, le terreau
dans lequel pousse cette plante bizarroïde dont je ne peux plus me passer
qui semble avoir ses racines au plus profond de moi
et qui montent ses branches quelque part très haut,
vers des cimes tellement spéciales en moi