#35984
bzo
Participant

s’ouvrir totalement et sans conditions à l’inconnu dans sa chair,
nous entraîne peu à peu vers les limites de notre identité sexuelle,
parfois sans même que nous nous en rendions compte

la question qui se posera donc de plus en plus à nous dans ces moments-là,
c’est accepter ou ne pas accepter de les franchir
ou plutôt pour être plus précis,
accepter de les franchir un peu, beaucoup, à la folie
car avec toutes les pratiques basées en partie ou essentiellement sur la prostate
au plus nous parvenons à un stade avancé,
au plus nous flirtons avec ces limites
que nous le voulions ou non, que nous nous en rendions compte ou pas

la vraie question au bout d’un certain moment donc,
c’est de prendre conscience de ce qui se passe dans notre chair,
d’accepter de prendre conscience de ce qui se passe dans notre chair durant l’action,
et d’accepter de se laisser entraîner, de se laisser emporter, au-delà de ces limites,
un peu, beaucoup, à la folie

moi, j’ai choisi à la folie
parce que je suis quelqu’un d’extrême, de sans concessions,
qui a toujours vécu de manière extrême et sans concessions
et je voulais ressentir dans ma chair, vivre dans ma chair, ces moments,
de la même manière que j’ai toujours vécu,
de manière extrême, de manière sans concessions, engagé corps et âme, sans tenir compte d’aucune limites,
je pressentais des choses énormes en moi ainsi,
je pressentais un continent inconnu d’une richesse et d’une luxuriance sans égales,
en moi ainsi

la vérité, c’est que pour certains, c’est sans doute très facile,
ils n’ont qu’à se laisser aller, qu’à se laisser entraîner,
ils ont une prédisposition en eux, ils sont tombés dans la marmite de potion magique
mais pour la plupart pour arriver à ce stade, où je suis désormais aussi,
c’est beaucoup, beaucoup de travail
car notre identité sexuelle est scellée à notre chair
et il n’est pas facile de desceller tout cela, de pulvériser tout cela à la demande en quelques instants

cela peut arriver presque sans que nous nous en rendions compte
un peu, même un peu beaucoup,durant les séances
mais entre que cela arrive dans le feu de l’action, presque malgré nous
et puis le faire sciemment, à la demande,
avec une volonté d’aller aussi loin que possible dans cette direction,
il y a tout un monde

on est des hommes et pour pouvoir briser les frontières de son identité sexuelle
durablement, totalement, durant l’action, c’est beaucoup de travail sur soi-même,
on se heurte à beaucoup de tabous et d’interdits
mais aussi à des automatismes, du machinal,
de la mécanique de gestes, de mouvement, de façons de bouger, à dérégler,
à se laisser dérégler,
jusqu’à ce que laisser le désir puisse nous entraîner sans restrictions
mais laisser le désir injecter massivement du féminin dans tout cela,
ne va vraiment pas, mais vraiment pas, de soi

il ne s’agit pas juste d’être une caricature genre “cage aux folles”
mais de se laisser envahir de l’intérieur, des profondeurs, de tout ce qu’il y a dans nos abysses,
de vivre ces moments totalement, avec tout ce que nous portons en nous de masculin et de féminin, en nous,
une autre identité sexuelle, potentiellement, plus complète, bisexuelle, androgyne,
qui va vivre et mouvoir ce corps, ressentir avec ce corps, vivre des sensations avec ce corps,
des sensations beaucoup plus riches, plus diversifiées, plus puissantes, plus porteuses de mystère,
car composées de tout le spectre des sensations masculins et féminines à la fois