#36210
Andraneros
Modérateur

L’image que contient le titre de ton nouveau fil de discussion, @epicture, est fort intéressante. Je partage le constat

Les difficultés rencontrées par un certain nombre d’entre nous peuvent trouver une explication, et par conséquent une possible résolution dans la structure mentale qui supporte notre rapport au corps.

Comment se manifestent les effets de cette structure mentale ? Est-ce la morale qui nous interdit de vivre sereinement une expérience de plaisir sexuel autrement que par un acte reproductif réduit à son « minimum vital » (expression à prendre dans tous ses sens, bien sûr) ? Est-ce le mode de déclenchement d’un tel plaisir de l’intérieur, par pénétration à l’opposé de l’acte instinctif dont le plaisir est localisé dans un pénis tendu vers l’extérieur ?

il ne suffit pas de dire la phrase magique  » il faut lâcher prise » pour que cela se passe de telle manière que soudain s’ouvrent les portes de l’orgasme.

C’est le point de départ de la majorité des pratiquants, ceux qui rêvent du super O’ mais ne parviennent pas à le vivre spontanément. Encore faut-il accepter l’idée que notre cheminement ne se limite pas à l’acquisition d’un savoir faire mais demande aussi à la plupart d’entre nous l’acquisition d’un savoir être. Ce dernier point est le plus difficile parce qu’il conduit souvent à une remise en question de ce que nous sommes, ou comme tu le dis ce que notre éducation a fait de nous :

cette structure mentale dont nous héritons par voie éducative et qui plaque sur nos représentations une structure que l’on pourrait qualifier de « bloquante », ou de « résistante ».
Le corps n’est pas notre ennemi certes, cela tout le monde ici l’a bien compris. Mais faut-il pour autant condamner l’esprit comme étant responsable de cette incapacité chronique à lâcher prise ?

S’il y a conflit entre deux entités, la tentation est grande d’y mettre fin par la victoire de l’une ou de l’autre. C’est le plus facile mais ce n’est pas le plus efficace parce qu’au bout du processus il reste un vaincu, il reste une blessure, parce qu’au bout du processus notre être n’est pas complet. Donc tu réponds

NON

C’est là que tu nous proposes, bien mieux que la simple cohabitation, l’image de la danse. Un couple qui danse forme un ensemble où chacun met ses qualités au service de l’autre. Quand c’est réussi l’ensemble vaut toujours plus que la somme des deux.

Le dualisme sépare, divise, clive et crée un gouffre entre deux entités qui sont faites pour s’entremêler, où contrôle et absence de contrôle fructifient. Mais il ne faut pas non plus nier l’existence de ces deux entités c’est pourquoi il ne s’agit pas non plus de monisme, mais plutôt de non-dualisme.

Si je comprends bien, dans ton esprit, il n’y a pas fusion de ces deux entités au moment de l’orgasme, il y a plutôt une association intime. Cette remarque me conduit à me demander si cette association peut être permanente et ainsi source de transformation de celui qui la vit ou ponctuelle dans l’extase de la jouissance.

Le non dualisme a été pour moi la voie royale vers le plaisir et l’accueil mutuel du corps par l’esprit et de l’esprit par le corps.

En te lisant, peut-être superficiellement, j’ai l’impression que c’est ta réflexion qui t’a permis de vivre des expériences orgasmiques de plus en plus intenses. De mon côté j’ai plutôt l’impression que c’est l’évolution de mes expériences qui m’a ouvert l’esprit en me faisant découvrir « concrètement » qu’il y avait en moi un autre moi que mon moi rationnel et qu’en m’abandonnant à ces expériences je devenais plus complet.

C’est une discussion qui ne fait que commencer…
Bon cheminement @epicture.