#36496
bzo
Participant

comme une sensation d’infini dans ce plaisir,
juste cela devient tellement, tellement, ineffable,
que l’instant semble sans fin,
dans ma chair

je touche mes organes, je me caresse, je bouge,
je serre les cuisses, je frotte, j’effleure,
et je vis la sensation en creux
tapie dans ma chair

la sensation en creux vient de tellement loin,
c’est une lente conquête sur soi,
d’arriver à la faire vivre,
d’arriver à ce que la mer se forme

c’est un autre corps, armé de pied en cap, qui surgit de nos abysses,
nos sensations sont comme des icebergs, une partie émergée directement accessible par défaut,
et puis une part souterraine, plus sombre, plus étendue, plus mystérieuse,
plus difficile d’accès,
ce sont nos sensations en creux,
tout un pactole dans nos profondeurs

tant de complicité à établir en nous,
tant de chuchotements dans cette chair,
vivre cet autre moi,
brièvement

l’androgynie est l’amour parfait,
l’amour qui s’auto-féconde,
la chair éclot,
l’instant devient une fleur géante, au parfum capiteux,
moments de velours, l’embrassade sans fin, tout en courbures,
l’ivresse du chant de toutes les cellules,
libérées par le désir