#37120
bzo
Participant

mettre quelques instants tout ce tourbillon, ce maelstrom, de sensations
entre le monde et moi,
m’isoler sur une île où règnent la jouissance et la volupté

mon corps, mon corps, toute cette exploration dans tes profondeurs
à laquelle tu me convies,
je coule à pic parfois comme dans un scaphandre,
je me laisse aller, comme c’est bon de couler ainsi,
de sentir aucun fond en-dessous de soi,
juste le vertige des abysses

les abysses sont doux, sombres, tellement enveloppants,
une main gantée qui caresse avec infiniment de tendresse et de sophistication
j’écarte mes cuisses, comme j’aime sentir toute cette ivresse dans mon bassin
j’ai l’impression de jouir tout le temps

j’ondule et encore j’ondule, je me tords de plaisir et encore je me tords,
mes mains me rendent fou par moments,
tellement elles sont capables de saisir mon sein en affolant tout sur son passage,
elles emprisonnent cette rondeur sur ma poitrine,
lui font comme une coupole légèrement mouvante,
frottant le bout, le faisant pencher comme un roseau de chair, de tous les côtés,
pressant, jaugeant, frottant, agaçant,
je me cabre sous mes doigts, je m’ouvre, je me laisse couler, encore et toujours,
toujours plus loin,
accueillez-moi , ô divines profondeurs, dans votre silence tellement nourrissant
tandis qu’en surface des vagues de gémissements, de râles, sortent par ma bouche
mais là dans les profondeurs, il y a le silence d’un aquarium sans fond,
il y a la pression de plus en plus forte et de plus en plus douce,
il y a le temps qui semble s’arrêter, peu à peu,
comme freiné de plus en plus par les profondeurs,
un mécanisme tout en engrenages qui semble inarrêtable, inexorable
mais qui décélère lentement
jusqu’à donner l’impression de s’arrêter complètement

mon amour a grandi et encore grandi