#37459
bzo
Participant

ce dialogue au plus près, dialogue constant, avec mon corps, dès que je suis seul,
générateur de sensations, générateur de volupté, générateur de jouissance
est un but en soi,
autant que tout ce plaisir sexuel que j’en tire

s’accorder, être au plus près de ma chair,
sentir qu’on est sur la même longueur d’onde, tellement tellement complices,
du tac au tac, sa réactivité immédiate à mes sollicitations,
mon écoute ardente, passionnée, vers l’intérieur,
vers cette masse de barbaque sanguinolente, striée de nerfs, de zones d’ombre,
sentir ces énergies monter si facilement de mes profondeurs,
se répandre, se transformant instantanément en kyrielle de nuances,
en même temps, tellement animales et tellement sophistiquées,
la divine sensation de communion, avec moi-même, avec tout, avec rien,
juste une danse fugace, un instant, ô libellules voltigeant dans ma chair

il y a quelque chose de tellement épanouissant à tout cela,
à tout instant de pouvoir, juste en bougeant, se déplaçant légèrement, se cambrant un peu,
frottant vaguement une cuisse contre mes bijoux de famille, effleurant ma peau,
en être submergé immédiatement de plaisir,
pas juste quelques vagues sensations,
non, quelque chose de tellement ineffablement intense et omniprésent,
comme une liesse généralisée immédiatement à tous les étages

j’ai l’impression d’avoir un orchestre en moi, avec des danseurs, plein de danseurs,
leur musique est volatile, appartient à l’instant
cela se met en route soudainement et se fige tout aussi rapidement,
mais ils sont là, prêts à tout moment à bouger d’une façon suave, endiablée,
la chorégraphie des notes vers le ciel,
ô carburant lascif dans mes veines

le bateau quitte le quai, lentement,
tout son poids s’évanouit au fur et à mesure que les vagues le prenne en charge,
il danse maintenant vers le large, se balançant suavement,
sans contraintes, entre les bras de l’horizon déjà