#37649
bzo
Participant

mille manière de s’étourdir, d’obtenir une rupture radicale de son quotidien,
se shooter, fumer des pétards, boire, rouler à du trois cent à l’heure sur des circuits,
sauter de toit en toit, descendre des chutes d’eau en kayak,
moi, je m’engage dans un corps à corps intime avec moi-même,
en quelques instants, un tourbillon sensuel s’empare de moi, m’entraîne,
renversant toutes les règles, toutes les frontières, mon identité sexuelle,
me transportant quasi instantanément sur des rivages de volupté et de jouissance
qui semblent complètement irréels, surréels, magiques

je peux m’envoyer en l’air, à peu près n’importe où,
à condition d’être seul un moment, à l’abri des regards,
me sentant suffisamment isolé pour pouvoir me lâcher comme il faut,
laisser mes sens se dérégler, mon corps être envahi d’une sublime anarchie

ce n’est certainement pas quelque chose d’inné,
même si certains ont plus de dispositions que d’autres
mais les possibilités de plaisir sont tellement protéiformes, tellement sans limites,
dorment au fond de nous comme un trésor coulé au fond de l’océan,
certains n’en ramèneront jamais que quelques pièces de-ci, de-là,
d’autres plus audacieux, plus entreprenant, plus affamé,
veulent accéder autant que possible au pactole

notre chair sourit à ceux qui tentent quelque chose,
j’oserais écrire, notre chair n’attend que cela, que nous tentions quelque chose,
quelque chose qui sorte de l’ordinaire, quelque chose qui sorte du préprogrammé,
quelque chose qui fasse appel à l’insondable en nous,
quelque chose qui fasse appel au déraisonnable en nous,
quelque chose qui éveille un instant
le royaume sans roi, le royaume sans lois, le royaume sans armée,
sommeillant dans notre sang