#38410
bzo
Participant

hier soir,
mon plaisir est resté un fleuve tranquille jusqu’au bout de la séance

je veux dire qu’avant,
sauf quelques périodes exceptionnelles où je ralentissais expressément,
j’ai relaté par ici ces expériences, encore il y a pas longtemps,
cela s’accélérait progressivement,
cela s’accélérait progressivement au fur et à mesure que la tension sexuelle augmentait,
jusqu’à devenir frénétique, un élan frénétique quand j’étais dans des moments de jouissance,
et comme chez moi, ils s’installent en fait assez rapidement, ne me quittent plus,
je reste ainsi à jouir pendant des pans entiers de la séance
comme un cheval lancé au galop

donc dans ces moments jusqu’ici,
j’avais toujours un rythme de plus en plus vif, porté par mon désir en roue libre
mais hier soir, je suis resté bien à l’écoute, bien à l’écoute de la vastitude,
de toutes les nuances, de toutes les vagues de plus en plus fortes,
je me suis forcé à bien tout suivre, plus de cavalcades, plus de rush,
juste un fleuve tranquille qui semblait monter en puissance
tout en restant à la même vitesse, au même rythme tranquille mais de plus en plus puissant

ce fut une splendide expérience
car les nuances étaient tellement de plus en plus perceptibles,
de plus en plus variées, de plus en plus fines, de plus en plus riches,
ce fut comme un carrousel dans ma chair qui semblait augmenter de taille,
gonfler divinement, prendre de plus en plus d’ampleur, un océan de plus en plus en érection liquide
splendide maelstrom m’imbibant de plus en plus irrésistiblement
mais je résistais donc à la tentation d’accélérer,
on devient de plus en plus perceptif ainsi, entraîné ainsi,
comme un buvard qui s’agrandit et qui est de plus en plus ivre d’être imbibé

ma perception d’un océan donc, d’une immensité liquide de plus en plus,
percevoir de plus en plus son eau, le grain de son eau,
ses qualité d’humidité dans ma chair, ses qualité d’éblouir dans ma chair,
ses qualités de frottement, d’effleurement, dans ma chair,
ses qualité de soie ondulante dans ma chair

de plus en plus immergé dedans donc, fondu dedans, de plus en plus emporté
mais toujours ce rythme lent, ineffablement sensuel, tellement précis, tellement nuancé,
chaque détail semblait ressortir de façon tellement confondante,
le moindre micro-mouvement, le moindre geste, de ma part,
la musique et la danse se relançaient de plus belle,
avec des notes différentes, des pas différents, un élan différent

bref, expérience très concluante,
la tentation de l’accélération pour répondre à une forte augmentation de la tension sexuelle
n’existe plus pour l’instant,
je suis comme rivé vers l’intérieur, concentré sur l’ensemble de ma chair,
ce tissu en moi pour l’instant vivant dans l’invisible son autre vie,
vivant sa belle vie, sa belle vie d’énergie dansante,
vivant sa vie de flamme incandescente carburant aux énergies des abysses

je laisse mon écoute s’agrandir, la surface de l’océan augmenter et encore augmenter,
tout mon être bouge rythmiquement les vagues montent, descendent, de toutes parts
quelle danse suave partout en moi, comme mon âme est frottée divinement,
tout mon être danse, cela bouge partout, cela effleure partout,
chaque cellule semble imbibée massivement,
perçue séparément mais toutes ensemble, dans le même rythme,
sensation d’unité, sensation de cohésion en même temps que sensation de fragmentation totale
d’anarchie sublime, d’harmonie sauvage,
perception d’une infinité de détails, de détails infinitésimaux,
formant comme une toile tissée, unie,
sensation d’une infinité de petites unités autonomes mais liées, reliées,
chacune comme une cellule indépendante
avec un mouvement ineffable de caresse de soie ondulante,
porteuse d’une nuance différente qui va s’unir aux autres