#38523
bzo
Participant

à chaque instant,
il faudrait pouvoir se mettre dans un état de réceptivité optimale,
tant que vous réfléchirez en même temps que vous pratiquez (principal obstacle),
tant que vous vous n’ouvrez pas en vous, ne vous relâchez pas en vous,
ne faites pas sauter tous vos mécanismes de défense, ne laissez pas vos instincts prendre le dessus,
quelque que soit votre manière de faire,
vous vous coupez plus ou moins de ce qui peut monter, de ce qui peut être perçu

c’est un mécanisme intérieur, qui fait intervenir bien plus que les muscles, le physique,
c’est tout notre être dans son ensemble qui est sollicité ici
pour s’ouvrir, se relâcher, se laisser entraîner,
laisser les énergies dans nos profondeurs monter et nous envahir

essayer du moins, essayer de faire ce premier pas, il est tellement vital,
beaucoup le font sans doute sans même s’en rendre compte,
mais même si on ne sait pas comment, il faut au moins tenter même gauchement,
tenter de se lâcher, tenter de se laisser entraîner, tenter de libérer les forces obscures en nous,
certains ont cela en eux d’instinct, mais pour la plupart, c’est en tâtonnant qu’on y parvient,
qu’on fait ce pas fondamental grâce auquel
le plaisir autrement que par les voies pré-tracées, s’éveille en nous,
finit par se ruer de toutes parts en nous

j’insiste sur le fait que dans sa tête, tenter cela, même très maladroitement,
est un premier pas absolument à faire, notre volonté doit intervenir là avec insistance,
il est question ici de faire preuve d’humilité,
d’accepter qu’avec notre intelligence,
on ne peut pas tout dans certaines domaines, qu’on ne peut pas parvenir à certains états,
le miracle ne se déclenchera dans notre chair que si l’on y met du sien, beaucoup de sien,
il faut s’investir corps et âme dans ce que l’ont fait dans ces moments,
pas rester juste détaché et attendre une intervention deus ex machina

reconnaître, accepter que notre corps est un territoire inconnu,
qu’on ne peut explorer qu’avec sa intime collaboration, sa totale complicité,
qu’en acceptant de laisser les commandes de l’action à des forces en nous
qui dépendent pas de notre intelligence, de notre direction directe des opérations

cela n’arrivera pas soudainement tout cuit dans notre assiette comme par magie
parce qu’on aura attendu suffisamment longtemps dans la cellule des minutes,
le temps en soi ne résout pas l’équation sauvage du plaisir dans notre chair
certains en ne faisant jamais ce pas
et insistant malgré la balourdise éventuelle des premières tentatives,
en n’en prenant pas la peine se disant, “à quoi bon”,
resteront ainsi des années sans vraiment progresser

c’est en fait souvent, juste de l’orgueil mal placé, très mal placé,
pendant au moins le temps de la séance, ne pas accepter de quitter le siège du pilotage,
on voudrait en même temps rester maître à bord
et connaître tous les déferlements ultimes de l’ivresse en roue libre