#39519
Epicture
Participant

Les sujets abordés ici sont cruciaux pour progresser. Je suis passé à côté mais je voulais apporter ma contribution.

Tout ceci me semble assez prometteur et je serais intéressé par des témoignages de postures corporelles qui agissent tels des interrupteurs Yin/Yang sans passer par la case mentale de la suggestion, des images ou des fantasmes.

Si l’idée consiste à se passer de la “case mentale” c’est qu’elle serait perturbante. Ce point nécessite que l’on s’y attarde un peu. Je pense juste qu’il faut bien distinguer l’usage de cette “case” pendant la pratique, et en dehors de la pratique. A moins que l’on considère que la pratique soit chose permanente. Mais dans ce cas, il faut bien admettre que de cette case mentale, on ne peut se passer : en permanence.
Le mouvement psychanalytique a mis en évidence l’existence d’une vie inconsciente, un domaine, ou cette case mentale a rangé enfouis, ce qui fait les fondements de nos représentations mentales, de nos catégories de genres (masculin/féminin), de qualité (beau/laid) de moralité, (bien/mal), de quantité (plus/moins), etc . Ces représentations mentales sont construites sous la forme d’images, de suggestions, ou de fantasmes. Le fantasme étant un terme largement utilisé dans le champ psychanalytique. De cet inconscient, on peut en nier l’existence, ou du moins l’efficience, ou accepter l’idée que, agissant sur nos représentations, il peut agir come régulateur psychique, et donc nous conduire à résister à un certains nombre de concepts qui pourraient nous mettre (selon nos représentations acquises) en danger (le danger est juste un exemple parlant). Il est clair, en tous cas pour moi, qu’une partie de ma case mentale résiste à une jouissance différente de celle ressentie par ma pratique sexuelle “traditionnelle” depuis 45 ans.
Abattre ces résistances nécessite l’usage de cette case mentale pour remodeler ses représentations afin qu’elles n’agissent plus comme commutateur de fermeture, mais d’ouverture.
Bien sur, ce travail ne se fait pas pendant la pratique (et ce que je suis en train de dire n’est pas non plus qu’il faut faire une psychanalyse). En revanche une pratique régulière va aider le mental à s’habituer à l’invasion de nouvelles représentations. Le mental résistera moins, et ces nouvelles représentations vont aider le mental à s’effacer pendant la pratique. De plus, en dehors de la pratique le mental va pouvoir reconstruire en les verbalisant (vive le forum !) ces nouvelles représentations. Une dynamique est alors enclenchée de transformation des fondements mentaux de notre être afin que la résistance au plaisir et à la jouissance laisse place à l’ouverture. Ce travail est long. C’est pourquoi selon moi, certains d’entre nous ont un cheminement très progressif.
Lorsque l’ouverture est suffisante, un flux peut alors circuler, et l’on peut s’exercer à agir sur des commutateurs corporels afin d’apprécier, dans toutes les parties du corps la jouissance ainsi obtenue.

Je reviendrais pour vous en parler

Bon cheminement à tous.