#40250
bzo
Participant

je suis nu toute la journée devant mon écran, je dois juste faire attention de ne pas allumer la webcam,
une fois c’est arrivé

Hé alors ?

mais en fait, heureusement, la webcam était placée de telle manière sur mon bureau
qu’on ne voyait que le haut de mon corps, mon torse nu et puis ma bouille mal rasée, échevelé

mes collègues ont bien rigolé, depuis je fais attention, la webcam est toujours dirigée vers le mur
si par hasard, elle s’allumerait sans que je me rende compte

Le plaisir androgyne j’adore

c’est mystérieux, splendide, cette histoire d’androgynéité vécue durant les moments d’action,
on couve cela secrètement toute la journée au fond de soi, on fait croître cela peu à peu,
et puis cela se déploie durant la séance comme un papillon qui sort de sa chrysalide,
coloré, chatoyant, frémissant, volant splendidement un peu dans la lumière

certains diront, penseront,
que ce sont des fantasmes qu’on se joue à soi-même, des scénarios qu’on s’invente,
je ne sais pas
mais c’est perçu avec une telle puissance, cela semble tellement réel,
c’est tellement vécu à chaque instant jusqu’au profond de sa chair, jusqu’au plus profond de son être,
que moi, cela me suffit

parvenir à éveiller tout le masculin et tout le féminin, en soi, les mettre en mouvement,
comme deux pierres qui se cogneraient l’une contre l’autre,
produisant des étincelles, produisant des flammes, produisant de la chaleur,
créant cette sensation irrésistible de se faire l’amour

bien que cette image de deux pierres se cognant, n’est pas du tout exact, en fait,
tellement leur enchevêtrement, leur enlacement, est souple, élastique, mouvant, fusionnel,
sans limites précises, entremêlement intime à l’infini

pour moi, les sensations sont comme des continents inconnus, explorables sans fin,
c’est bien sur elles qu’il faut rester concentré,
c’est bien d’elles qu’il faut essayer d’être le plus possible habité,
qu’il n’y ait plus rien d’autres en nous

quand on est débutant, celles qu’on parvient à éveiller, à mettre en mouvement,
on en déguste qu’une petite portion,
il y a beaucoup de gaspillage, beaucoup de perte,
quand on est très avancé dans son cheminement, la perception de chaque sensation est optimisée,
on parvient à faire plus, avec moins, beaucoup moins,
chaque sensation est pressée comme un citron et on parvient à en extraire la moindre nuance

mais surtout, les sensations, n’ont pas de sexe, ont ainsi les deux,
le plaisir androgyne, telle que je le vis et tel que tu le vis, semble-t-il,
c’est goûter à la fois aux nuances masculines et aux nuances féminines possibles,
bien qu’on ne perçoit, encore une fois, surtout les féminines,
tellement celui-ci est plus puissant, plus prédominant,
une fois qu’on ouvre toutes les vannes sans rien retenir, sans aune filtration

une sensation va passer en nous, comme une vague,
elle a un cycle, elle va naître, elle va monter en puissance, culminer puis elle va mourir,
il faut essayer de bien laisser chaque temps de la vague s’exprimer,
quand on est débutant, on ne commence à la déguster que quand elle est au point le plus haut de son cycle,
une fois qu’on est bien avancé, on commence à la goûter dès ses premiers frémissements,
et puis on la suit tout le long de son parcours,
on ne la lâche plus pour en déguster le moindre changement de nuance, la moindre évolution,
jusqu’à sa fin où elle meurt de sa belle mort

mais aussi donc, la sensation est fondamentalement androgyne, elle a les deux sexes,
parvenir à déguster cette dualité de genre,
c’est la goûter dans son entièreté, sur tout son spectre,
elle peut exprimer ainsi tout son potentiel, sans plus aucune limitation de genre,
tout sa palette peut passer en nous

ainsi la vague progresse en nous, on la perçoit en même temps au masculin et au féminin,
ces aller-venues genrés dans les nuances, les colorations,
ces glissements subtils du féminin au masculin dans la perception,
cette malléabilité sans frontières, de notre sensibilité, dans ces moments-là,
décuplée au-delà des limites de notre identité sexuelle,
confèrent aux instants cette irrésistible richesse,
créent cette splendide sensation d’épanouissement, de plénitude, dans l’instant,
de communion totale avec son corps