réveil sous les draps,
je ne suis pas encore sûr de mon nom, dans quelle année on est, ni même sur quelle continent je suis
mais mon corps s’est souvenu déjà pour moi
de faire remonter lentement, voluptueusement, ma main le long de la hanche
tandis que que tout mon corps s’étire lascivement
et que pour faire bonne mesure, une contraction se forme entre mes fesses, remonte en moi
ah oui, je me souviens, je suis ce gars
en qui un camion déverse son plein chargement de miel chaud, doux, frémissant, soyeux,
je suis ce gars qui a fait pousser lentement au fil des années
une baguette magique et un chapeau de prestidigitateur, en sa chair
qui à présent, sont là à sa disposition, à pleine puissance, quand il veut, comme il veut
le tout n’aura duré qu’une quinzaine de secondes
mais chacune est passée avec une telle intensité délicieuse en moi,
continuons, continuons encore un peu, c’est mercredi, j’ai congé, comme presque tous les mercredis,
je laisse glisser deux, trois doigts sur ma peau, vers le bas,
juste les bouts touchent, ils dessinent des figures au hasard comme un patineur sur la glace,
ma peau au passage apprécie,
je suis sur le côté, comme je me sens de plus en plus liane lascive,
comme j’ai envie de bouger, de danser, tout mon corps,
de sentir toute cette viande chaude, frémissante, s’enflammer de plus en plus
ma main arrive en bas, trouve la petite crevasse derrière,
c’est humide, c’et chaud, cela glisse divinement, là-dedans,
avec la crème que je me suis mis avant de m’endormir, comme tous les soirs,
c’est juste à point, superbe consistance, je laisse un doigt plonger dedans comme dans du beurre, jusqu’à la garde,
comme tout frémit sur son passage, mes entrailles fondent déjà, mon cerveau fond déjà aussi
mes cuisses se remettent à danser un tango lascif avec mon sexe, mes couilles,
comme tout cela forme un paquet chaud, soyeux, vibrant,
oh, j’ai envie de hurler, de gémir, sous les draps,
gentil petit volcan en moi, crache, crache, crache, crache pour moi,
envoie la purée, ne te retiens pas, que tout ne soit plus que lave ineffable en moi
j’ai tout mon temps, la première chose inscrite à mon calendrier, je viens de me souvenir,
c’est un rendez-vous à 14h chez le dentiste, on a toute la matinée pour s’envoyer en l’air,
ah non, j’ai faim et puis j’ai la tête aussi empli de mots, ils ont pris forme en moi en quelques minutes,
il faut que je me lève, que j’aille les taper sinon je vais tout oublier,
des phrases toutes chaudes, sorties du four, dégoulinantes de sexe,
comme c’est délicieux, dans ma tête, tous ces mots imbibés de stupre, de lascivité,
allons se lever, débarrassons-nous-en avec le clavier et l’écran
et puis passons à autre chose, je vois qu’il y a du soleil dehors,
j’irais me promener dans la forêt après le dentiste
quel délicieuse façon de se réveiller, de recommencer à vivre,
mon corps chéri, comme je t’adore