#40579
bzo
Participant

me suis levé plus tard, comme la plupart des mercredis, jour de congé pour moi,
j’adore couper la semaine ainsi, mon mini week-end à moi pour décompresser, me promener, aller chez mes bouquinistes
et puis et puis, bien sûr, lever de douces tempêtes en moi

oh ma chair, ce matin encore, j’ai immédiatement perçu qu’on avait augmenté le potentiomètre d’un cran,
mon sexe et mes couilles, bien au chaud dans leur nid entre mes cuisses,
ronronnaient de plus belle,
je ne bougeais pas, je restais ainsi, cela se diffusait lentement à travers mes cuisses
et mon bassin, tout lentement,
des ondes qui nageaient, qui répandaient le bonheur à travers mon être

j’ai désormais constamment comme un foyer d’infection délicieux dans mon bas-ventre,
comme un supermarché surpeuplé, cela grouille tout en bas,
cela n’arrête pas et puis dès que j’y ajoute un petit mouvement ou deux,
c’est comme si on tirait un feu d’artifice dans mon corps,
je pars en roue libre, le bonheur est dans les prés, je suis le plus heureux des hommes

des hommes?
je commence à me poser la question, moi aussi,
pourquoi j’écris cela?
parce qu’après avoir lu un article dans le New York Times sur une personne transgenre au Bengladesh,
j’en ai consulté d’autres dans leurs archives,
je me suis rendu compte que je lisais ces articles avec une avidité toute particulière,
qu’ils me bouleversaient de fond en comble,
cela a fait tilt chez moi soudainement, comment cela se fait que cela me parle tellement?
pourtant je n’ai jamais vraiment senti au niveau conscient une quelconque manifestation
de femme égaré dans un corps d’homme, appelons-le comme cela,
encore là maintenant à l’heure où j’écris ce texte, je me sens bien dans mon corps d’homme en tant qu’homme,
enfin c’est vrai tout de même que j’ai des idées très très, mais alors très très, féministes,
que je suis persuadé que la femme nous est bien supérieure,
qu’un jour, nous vivrons dans un matriarcat,
que j’ai une sensibilité très très développée, etc
mais jamais à aucun moment, une envie profonde d’être une femme, sinon pendant mes séances,
alors là , bien sûr, mes textes en témoignent, je vis mon plaisir à 100% en mode yin

mais là ce matin, cela m’a fortement troublé,
la passion que j’éprouvais à lire ces reportages sur des personnes transgenres,
à quel point je me sentais concerné, à quel point ils m’émouvaient,
ce peut-il que quelque part au fond de moi-même, enterré sous des couches?
curieux, intrigant, en tout cas