#40761
bzo
Participant

je me suis mis debout, pour l’instant, devant mon écran de travail,
est ouvert un logiciel de programmation, des lignes de codes défilent inlassablement,
j’attends la fin de l’opération, c’est interminable

mais je n’en ai cure, je me balance, je m’en balance, je bouge les hanches,
je danse un peu, lentement, langoureusement, sur place,
fait monter des contractions, vient de temps à autre frotter mes bijoux de famille avec les cuisses,
je laisse les bras ballant le long de mon tronc, j’en ai juste envie ainsi pour l’instant,
que cela reste relativement sous contrôle, que cela ne parte pas trop en vrille

je surveille du coin de l’oeil, les lignes de code qui continuent de défiler,
il en aura assez avant moi,
je pourrais rester ainsi jusqu’à la fin des temps,
mon ordinateur tombera en poussière avant que je me sois lassé de mon petit jeu,
que je me sois lassé du miel produit par la complicité avec mon corps

le fait est qu’une fois je me mets en route,
n’importe quel geste, n’importe quel mouvement, éveillent des sensations en moi,
je me laisse aller, ne fais plus trop attention à rien, garde juste les yeux machinalement rivés sur l’écran,
laissant mon corps improviser au fil des secondes,
je sens tout mon intérieur comme une éponge s’imbibant de tout ce qui passe en moi

bon dieu que c’est délicieux, c’est tellement riche, tellement varié,
tellement arrivant comme naturellement, sans effort,
les contractions me font, pour l’instant, à chaque fois pivoter un peu sur moi-même,
comme si en montant en moi, elles me déséquilibraient sur mon axe,
j’adore ce petit mouvement de torsion,
il est comme enveloppé par de la chaleur soyeuse dans mes entrailles,
je me rends compte que je suis en fait en équilibre très instable,
tellement mon sens de l’orientation, de l’équilibre, ne sont plus opérationnels,
je pourrais tomber sur le côté, sans même m’en rendre compte avant que ce ne soit trop tard

le code continue de défiler sur l’écran, les sensations, en moi,
frais et léger délice charnel au fil des instants, comme un ruisseau de montagne sous le soleil,
dans mon petit nid tout en lascivité et en volupté, je me sens comme un coq en pâte