le bonheur de sentir le plaisir
comme un arbre immense
bruissant de toutes ses feuilles,
en soi
je me caresse,
je sens une branche, en particulier, avec toutes ses feuilles
qui commence à bouger,
je sens ce mouvement qui se répercute,
qui commence à être transmis à tout le reste de l’arbre
par l’intermédiaire du tronc
je sens des tas de mouvements particuliers de branches
qui se croisent
qui vont se répercuter dans toutes les directions
je sens tout l’ensemble,
dansant follement,
je sens la splendide dysharmonie,
je sens la splendide harmonie,
je sens le dérèglement profond, viscéral
comme un riche noyau liquide
comme une sève qui nourrit
la vie même,
quand on se promène dans la forêt,
semble comme un dérèglement joyeux, un instant,
au milieu de la mort
la vie semble être
comme une façon de jouir