#41278
bzo
Participant

été hier en forêt,
les mots me démangent d’écrire dessus,
cette promenade, j’ai presque envie de l’évoquer,
comme, ma séance avec les arbres
tellement cela me fait de l’effet d’être parmi eux

un bien-être confinant à l’extase tranquille, tout le long de la marche,
ma rêvasserie, dans ma tête allait et venait comme un yoyo,, semblait s’accorder au rythme de la marche

dès que je m’arrêtai, le silence de la forêt, s’épaississait comme un sirop,
je le sentais de plus en plus présent, comme annulant de plus en plus la distance,
les chants d’oiseau comme des éclairs sonores,
semblaient de plus en plus vibratoires et colorés,
roulant comme des boules de billard joyeusement en l’air, dans toutes les directions

sensation d’aquarium avec pression de plus en plus forte quand je restais ainsi immobile,
comme lors de certaines de mes extases prostatiques du passé,
ma capacité acquise lors de mes innombrables séances d’éteindre mon moi pensant, de le mettre en veilleuse,
ici en forêt, se met en route automatiquement quand je restais ainsi,
observant, contemplant, m’imbibant de toute la scène devant moi

arrivé au dernier étang, je cherchais le héron, le mister élégance de la forêt,
je balayais des yeux la surface de l’eau , ne le voyais pas,
soudainement, je me rendis compte qu’il était là tout près de la berge, à quelques mètres de moi,
coup au coeur, il était à 3 mètres maximum!
quelle beauté, on dirait un bijou vivant, on dirait qu’il a été dessiné à la main, par un artiste,
quelle splendeur,
je suis resté immobile, sans bouger le petit doigt, pendant au moins un quart d’heure
mais vraiment sans bouger, rien, je m’étais rigidifié, la statue,
je l’observais, il semblait placide, débonnaire, juste, là, peut-être rêvassant,
sauf que je me rendis compte qu’il observait la surface de l’eau, en fait

soudainement il bougeait le cou vers l’avant, comme s’il était un revolver qu’on armait
comme une lame de couteau, plutôt, pointée vers un endroit précis,
il avait repéré sous l’eau quelque chose qui bougeait et qui aiguisait son appétit,
une fois, en un éclair, l’animal a lancé son cou en avant, a plongé son long bec sous l’eau,
pas sûr qu’il ait réussi à attraper sa proie, cependant
mais que de moments fascinants,
mon héron chéri, mon iroquois ailé, avec sa coiffure et ses plumes peignées, magnifiquement