#41297
bzo
Participant

l’orgasme est arrivé lentement comme une vague chaude, douce
mais aussi pleine de puissance,
m’envahissant peu à peu

avant, les habituels signaux avant-coureurs tellement délicieux,
comme les vibrations d’innombrables sabots dans le lointain,
se rapprochant de plus en plus,
jusqu’à se réunir, en cette muraille liquide, dense
qui monte irrésistiblement

mais au lieu de passer, elle sembla s’installer,
elle semblait ne plus vouloir continuer,
plus besoin d’aller plus loin,
je suis bien là, chair accueillante

j’avais l’impression de pédaler tranquillement dans mon bassin,
le bougeant lubriquement dans toutes les directions
pour me garder dans cette bulle d’orgasme qui m’avait entourée

ma chair semblait se dérègler de plus en plus, mes yeux étaient révulsés,
plus rien ne semblait fonctionner comme d’habitude,
tout mon intérieur ne semblait plus qu’une espèce de conduit vers le haut
emplit d’un souffle incroyablement doux, dense et chaud, circulant inlassablement,
en même temps, frottant ineffablement tout sur son passage

tout ce qui me rattachait à moi, au monde, se disloquait toujours plus,
dérivait de plus en plus, dans le lointain
j’avais l’impression qu’il n’y avait plus de retour possible,
coincé dans un univers parallèle de jouissance

mes entrailles semblaient monter jusqu’à dans ma bouche,
en déborder, en dégouliner, en sonorités entremêlées,
quel concert délicieux pour mes oreilles,
j’ai toujours adoré m’entendre gémir, râler, crier, hurler, geindre

comme j’aime m’entendre hors de moi, excité, en rut, en chaleur,
tantôt miaulant comme une chatte possédée, tantôt ahanant comme un taureau,
tantôt des sons doux, feutrés, comme de la soie sonore, colorée, aux mille motifs délicats
tantôt du bien gras, du bien dégoulinant, du bien juteux

ça sent le sexe ouvert, humide, dans mes gémissements,
ça sent les jambes écartées, la croupe offerte, dans mes gémissements,
ça sent le dard dressé, le gland bien rougeoyant, dans mes gémissements,
ça sent la petite colonne de chair dressé fièrement,
prêt à aller et venir, à faire flic floc, flic floc, flic floc, dans mes gémissements

et puis dans mon bassin, cette danse lascive sans cesse,
le yin merveilleusement déployé, ses ondulations enivrantes,
je sentais ma prostate, mon périnée, mon anus et mon sexe, toute cette zone,
comme fondus ensemble, comme en fusion lente,
dégageant des masses incroyables d’ondes dans tous les directions,
je sentais le spectre des sensations tellement incroyablement, riche, varié

ô dieux de l’érotisme, recevez-moi en offrande
faites-moi fondre entièrement, éclaboussez-moi, engloutissez-moi,
dispersez-moi, réunissez-moi à vous