#41300
bzo
Participant

attention, spoilers,
élucubrations ambitieuses, délires cosmologiques,
diva divagante qui s’épanche sur la page, sans limites,
qui se déverse, corps et âme,
donner corps à mon foutre, foutre à mon âme

au plus j’avance dans mon parcours, au plus j’ai cette intuition,
que le plaisir, le plaisir au sens large,
jouissance, orgasme, volupté, extases de toutes sortes, mystique ou autre,
émotions même, aussi, de l’art, de la littérature, de l’échange avec l’autre,
enfin tout ce qui nous élève pour un instant, nous détache de nous-même, nous fait vibrer,
est comme une autre réalité,
une réalité parallèle à ce monde, une réalité immémoriale, une réalité sans âge
qui est, en fait, derrière toute chose, vivante ou pas, constamment

bah, je sais que c’est juste mon imagination
mais nous autres humains, on est comme cela, on joue à ce genre de choses depuis toujours,
on a bâti des cathédrales, ériger des dogmes, avec le jus de l’imagination de quelques uns,
fait s’agenouiller et prier des milliards de gens,
massacrer, torturer, ruiner, sur foi des élucubrations de quelques uns

alors, je m’amuse aussi dans mon coin,
moi, au moins, tout ce que les gens risquent de dégainer après m’avoir lu,
c’est leur sexe, de leur pantalon,
c’est chercher à débusquer leur prostate
et ils s’agenouillent, s’ils se couchent, ce n’est pas pour prier ou pour mourir,
c’est pour se goûter mutuellement, c’est pour entremêler leurs corps,
c’est pour écarter les jambes, s’enfiler, par devant, par derrière, par tous les orifices
oh oui, ce serait mon ambition, qu’après m’avoir lu,
les gens se déshabillent, se mettent à se caresser, à se faire l’amour,
se pressent les uns contre les autres pour communier corps et âme

en quête constamment, du monde parfait, de l’instant parfait,
les dieux n’existent pas, juste des moments divins,
l’autre est partout, en nous, au dehors, en d’autres corps,
communier un instant avec lui, par tous les moyens

on a cette réalité à nous dans laquelle on évolue,
dans laquelle on est arrimé pour quelques instants,
dans laquelle ce corps est notre véhicule, pour le meilleur et pour le pire
et puis il y en a une autre, derrière toute chose
à laquelle on accède sporadiquement, comme par un sas,
qui est cette réalité du plaisir, au sens large, que j’ai décrite plus haut,
qui est l’autre dimension de ce monde,
basée sur une sorte de combustion des énergies,
contenues en toute chose, vivante ou morte, inerte ou animée,

je vois la nature comme une sorte de jouissance continue,
les arbres, les plantes, l’océan, tout cela,
c’est l’expression d’une sorte de jouissance en continu,
nous autres, petites personnes, de chair et de sang, tombé dans le temps
quand nous accédons un instant à cette réalité, nous retrouvons la vaste mer,
cette espèce d’orgasme lent qui roule sa bosse de l’avant, depuis toujours

nous avons été détaché, dans le temps, comme en mission
la mort et la vie, associés, nous ont pondu,
avec cette capacité en nous de leur tendre un miroir pour se regarder jouir
elle dort quelque part en nous,
quelques gouttes ont été déposées
qui permettent de ranimer la flamme

jouir, jouir, c’est renaître en rafale,
c’est la vie et la mort qui se font l’amour sans fin

ah je m’arrête pour quelques instants d’écrire,
tout cela m’excite au plus haut point,
cela me démange, je bande ferme déjà depuis quelques minutes,
je le vois qui se dresse, mon petit pic qui dépasse de mes genoux
et mon bassin m’envoie toutes sortes de signaux,
j’ai besoin de me caresser, de sentir couler en moi des flots de volupté,
de sentir cette chair vibrer,
de me laisser emporter, quelques instants, par la danse sans fin
de pirouetter, de voltiger, d’entrer dans la ronde,
de laisser tournoyer follement ma chair

voilà la crise délicieuse est passée,
jouir m’est devenu, une seconde nature,
c’est comme une gourde que je porte constamment,
à la moindre petite soif, je me désaltère,
je laisse l’arbre se déplier en moi
et frémir de toutes ses feuilles

ce corps est un instrument merveilleux
pour accéder à un autre monde,
découvrir ses clefs intimes, s’accorder,
on a la possibilité d’avoir les doigts sur les cordes en permanence,
de jouer, jouer, jouer avec nous-même quand on a envie, de faire monter le chant,

vibrer, vibrer, se retrouver au coeur de la vie pour quelques instants,
non plus juste dérivant, à la surface désertique des choses