#41696
bzo
Participant

une des choses que j’adore avec ce plaisir en mode yin,
c’est qu’il peut être tellement intégré à mon quotidien,
je peux bien sûr me mettre au lit pour une séance,
je peux aussi faire quelques minutes spécifiquement dédiées, interrompant toute autre activité
mais là où c’est le plus exaltant, le plus dépaysant, le plus comblant,
c’est quand c’est totalement mélangé à mes faits et gestes du quotidien

je peux avoir dans une main la bouilloire électrique pour me chauffer de l’eau pour du thé,
bouger dans la cuisine et puis en même temps, juste changer quelques gestes, quelques mouvements,
les rendre plus lascifs, leur injecter une intention sexuelle
en les détournant juste assez de leur dessein originel que pour provoquer de l’effet en moi,
faire monter la tension ainsi, rapidement, emballer ma libido, me mettre en roue libre

cela peut être d’abord, juste un rapprochement insistant d’une cuisse sur mes bijoux de famille,
elle va commencer à les effleurer, à les frotter, ainsi, un peu
puis je peux croiser mon bras sur ma poitrine, saisir avec une main l’épaule opposée,
presser un sein ainsi, une sorte d’acte de demi enlacement de moi-même,
je suis l’amant et je suis l’amante, nous nous mettons en action,
l’autre main continue de porter la bouilloire,
allumant l’engin sur son socle, attendant que l’eau se réchauffe, je vais y ajouter quelques contractions
et puis aussi, un peu remuer le bassin

tous ces gestes et ces mouvements sont tellement intégrés à mon quotidien,
en font tellement partie,
il me parait tout aussi normal de gémir de plaisir, d’être envahi de volupté, à tout instant,
que de respirer, de me gratter le nez, que de faire n’importe quoi d’autre,
le plaisir sexuel en mode yin, se vit aussi comme cela, chez moi,
comme un acte qui m’accompagne à chaque instant,
le désir est là constamment allumé, dansant dans ma chair,
pour mon plus grand bonheur

pourquoi le laisser s’éteindre, quand on peut si facilement l’assouvir,
le laisser errer librement, le laisser m’entraîner quand il le veut, quand je suis chez moi
quand on peut si facilement jouir et encore jouir, être empli de volupté ineffable
car c’est bien une des rares choses miraculeuses, ici bas,
l’incandescence dans la chair

aller dans un musée et vibrer de tout mon être devant un Picasso,
rentrer chez moi, connaître des extases émotionnelles en lisant des pages de Balzac ou de Proust
et puis vivre la volupté et la jouissance, sans fin, dans tout le corps,
comme cela, au fil des instants, quand je veux, où je veux,
voilà bien, des moments qui valent vraiment leur pesant de nougat,
qui restituent à la vie, du sens, de l’épaisseur ,
en même temps qu’à moi-même